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On a essayé le Motorola razr, le smartphone pliable qui vous fait voyager dans le temps
Faire du neuf avec du vieux est une expression que Motorola a pris au pied de la lettre. Quelques mois après Samsung et Huawei, le célèbre constructeur a officialisé il y a quelques jours l’arrivée de son premier smartphone pliable. Plutôt que de se risquer à lancer une nouvelle gamme, Motorola a décidé de s’appuyer sur la réputation de son emblématique razr, star absolue des téléphones portables de 2004 à 2007 avant d’être ressuscité de 2011 à 2013 sous la forme d’un smartphone Android. Le voilà aujourd’hui devenu un appareil dont l’écran est capable de se plier.

À Londres, 01net.com a eu l’opportunité d’essayer ce nouveau Motorola razr plusieurs semaines avant sa sortie. L’expérience futuro-nostalgique est-elle convaincante ? Son tarif de 1599 euros est-il justifié ? Voilà nos premières impressions.

Un étrange sentiment de déjà vu

Première promesse de Motorola, tenue, le razr 2019 ressemble bien au RAZR originel. Ce design nous procure un étrange sentiment de satisfaction, comme si nous venions de retrouver un vieil ami. L’ouverture du clapet offre d’ailleurs des sensations très proches de celle de l’ancien téléphone grâce à un système de résistance dans le dépliage. Pour faire simple, lorsque vous ouvrez le razr et atteignez un certain angle, le reste de l’écran se déplie tout seul. Il suffit donc d’effectuer un geste brusque du poignet pour accéder au grand écran. Motorola a d’ailleurs eu l’intelligence de laisser un léger renfoncement dans la tranche (entre l’écran et l'arrière du téléphone), pour que vous puissiez glisser votre pouce et déplier le terminal d'une main. C’est déroutant au début mais tellement satisfaisant une fois l’habitude prise.

Parlons de l’écran OLED du Motorola razr. D’une diagonale de 6,2 pouces (au format 20:9), il ne risque pas de surprendre qui que ce soit. Déplié, il correspond au format de n’importe quel autre smartphone de 2019. Cela peut être un peu décevant pour celui qui imaginait transporter un écran géant dans sa poche mais nous y voyons tout de même un avantage de taille : toutes les applications sont déjà compatibles avec ce format. Nous ne lui reprocherons que son encoche rectangulaire, clairement disgracieuse. Notons d’ailleurs que le pli au milieu de l’appareil est très léger et ne voit que sous un certain angle au plein soleil. Revêtement en plastique oblige (le verre ne se plie pas encore), le smartphone est particulièrement sensible aux reflets du soleil.

Selon Motorola, le razr 2019 assurera une durée de vie de 10 ans. L’entreprise ne communique aucun détail sur le nombre de dépliages possibles avec l’appareil mais se dit très confiante. Si nous avons vraiment eu l’impression de tenir en main un appareil robuste, le doute reste cependant permis. Les écrans pliables n’en sont qu’à leurs débuts et la technologie de Motorola, qui permet de replier totalement l'écran sur lui même (ce qui n'est pas le cas avec le Fold), ne pourra être jugée que sur le long terme.

En ce qui concerne le menton (la bordure épaisse) au bas de l’écran, tout est une question de goût. Certains le détesteront, d’autres apprécieront le côté rétro. Motorola nous a expliqué que sans ce dernier, il lui aurait été impossible de créer un appareil aussi fin et aussi léger. Nous pensons que la marque a fait le bon choix, le razr 2019 est aussi facile à manipuler qu’un smartphone classique grâce à son poids de 205 grammes, proche de celui d’un mobile comme l’iPhone 11 Pro (188 grammes). En poche, l'appareil donne l'impression de ne transporter qu'un simple porte-monnaie. C'est très plaisant.

Un logiciel intelligemment pensé

Une fois refermé, le Motorola razr de 2019 arbore un petit écran OLED destiné à l’affichage des notifications. D’une diagonale de 2,7 pouces, ce dernier s’appelle « Quick View » et a attiré notre curiosité pour quelques-unes de ses capacités.

Là où Motorola aurait pu se contenter d’un mini-affichage d’Android, la marque a fait le choix d’adapter son interface au petit format. Ainsi, l’écran Quick View affiche les applications sous la forme de widgets. Les notifications y apparaissent, le morceau de musique en cours de lecture aussi et… c’est tout. Quand vous dépliez le téléphone après l'arrivée d'une notification, l’application en question s’ouvre automatiquement. C’est bien joué, vraiment.

On remarque aussi à l’utilisation que la marque a prévu de petites attentions amusantes. Par exemple, quand vous prenez quelqu’un en photo avec le smartphone déplié, le petit écran affiche une tête qui sourit. Quand la photo est prise, votre sujet verra, en revanche, un aperçu de son image sur l’écran Quick View. C’est encore une fois une exploitation intelligente du double-écran. Nous aurions certes préféré, avant la prise de vue, voir notre sujet plutôt qu'une tête qui sourit sur le petit écran, mais tout cela devrait pouvoir s’améliorer d’un point de vue logiciel au fil du temps.

Enfin et de manière plus anecdotique, notons la présence d’un « mode rétro » accessible depuis le centre de notifications. Ce dernier permet d’afficher un faux clavier numérique et donne l’impression de tenir un razr de la décennie précédente. Cela sert-il à quelque chose ? Absolument pas. Est-ce marrant ? Indiscutablement.

L’inquiétude de la fiche technique

L’inquiétude de la fiche technique

Une question se pose enfin, êtes-vous prêt à dépenser 1600 euros dans un smartphone qui n’est pas équipé du top du top ? Commercialisé plus cher (2020 euros), le Galaxy Fold a pour atouts son processeur haut de gamme (SD855), sa batterie très haute capacité (4380 mAh), son stockage de 512 Go (128 Go ici, non extensible), son triple module caméra et de nombreux autres points comme le support de la recharge sans-fil. En voulant se contenter du minimum, Motorola prend peut-être le risque de placer son razr du côté rétro plutôt que du côté moderne. A-t-on vraiment besoin d’un énième gadget venu réveiller notre nostalgie ?

À qui s’adresse le Motorola razr ?

Avec le Galaxy Fold, Samsung s’adresse à une nouvelle clientèle. L’entreprise a mis au point le premier smartphone capable de devenir une tablette, ce qui est inédit. Le Motorola razr ne s’offre pas le luxe de proposer quelque chose de vraiment nouveau et mise finalement sur une formule plus classique mais tout aussi ambitieuse. Plutôt que de s’attaquer au geek ou à celui qui en veut toujours plus, le razr 2019 parle aux personnes « normales » en quête de compacité, celles qui ne supportent plus les grands téléphones.

Il subsiste néanmoins un problème capital, la cible de Motorola voudra-t-elle du razr ? Avec une addition salée de 1600 euros, il faut être soit aisé soit très geek pour avoir envie d’investir autant dans un smartphone. Dans les deux cas, on n’imagine difficilement une personne dépenser autant pour un smartphone milieu de gamme, peu importe la prouesse évidente que représente son écran. Reste alors la clientèle fashionista, qui ne doit représenter qu’un infime segment de la population. La vraie cible, allant de l’adolescent à la mère de famille en passant par la personne qui a connu un RAZR en 2005 refusera de mettre ce prix. Tout ceci est d’autant plus inquiétant qu’en l’absence d’une trappe pour carte SIM, le razr 2019 a besoin d’un opérateur qui accepte les eSIM pour fonctionner. En France, seul Orange le fait aujourd’hui.

Au final, nous nous avouons donc très divisés par ce premier essai. Le Motorola razr est indéniablement bien conçu, remplit pleinement son rôle de lien entre passé et futur mais nous semble ne correspondre à aucun marché aujourd’hui. L’avenir nous dira si cette première proposition de Motorola est vraiment là pour replacer la marque en tête du marché du smartphone ou si le nouveau razr n’est qu’un joli coup de com.

Source: 01Net