Story

Actualités  | André Onana: « Je veux être une inspiration pour mes jeunes frères » Accueil - AV+
 
Actualités   Politique People Sport Finance Gospel Music Life Style Vidéos Bien Être Cuisine Voyage Tech et Science
André Onana: « Je veux être une inspiration pour mes jeunes frères »
Des rues de Nkol Ngok à la prestigieuse Champions League, il n’y a pas qu’un pas. André Onana les a tous franchis. À 23 ans, l’international camerounais, passé par la Masia, règne sur la cage de l’Ajax. Polyglotte et facile face au micro, le dernier rempart amstellodamois garde le cap au moment de retracer son parcours semé d’embûches.

Des rues de Nkol Ngok à la prestigieuse Champions League, il n’y a pas qu’un pas. André Onana les a tous franchis. À 23 ans, l’international camerounais, passé par la Masia, règne sur la cage de l’Ajax. Polyglotte et facile face au micro, le dernier rempart amstellodamois garde le cap au moment de retracer son parcours semé d’embûches.

Voici quelques extraits de notre interview d'André Onana. L'intégralité de cet entretien de 8 pages est à retrouver dans le magazine n°331 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 5 décembre.

Enfance

Comment s’est déroulée ton enfance au Cameroun ?

C’est vrai que je suis parti très jeune. J’ai quitté la maison familiale à 11 ans pour intégrer la Fondation Samuel Eto’o. J’ai passé trois-quatre saisons là-bas. Après, je me suis envolé pour Barcelone.

Tu es issu d’une famille pauvre ou plutôt aisée ?

Je dirais une famille pauvre, modeste. Mon papa était agent de la SNEC, la compagnie qui s’occupe des eaux au Cameroun. Je ne peux pas dire qu’on était riches, c’était parfois difficile de joindre les deux bouts, mais grâce à Dieu, on y arrivait.

Petit, tu rêvais déjà d’Europe ?

Oui, comme tous les jeunes de ma génération. À cette période-là, on regardait l’Olympique de Marseille avec Mamadou Niang, un Sénégalais qui jouait là-bas. On regardait tous. C’était un rêve pour nous d’aller en Europe, d’y jouer, d’intégrer un centre de formation et si possible une équipe professionnelle.

Fondation Samuel Eto’o

Comment as-tu atterri à la Samuel Eto’o Académie ?

En fait, la Fondation organisait des tournois dans chaque province. Et dans la mienne, j’ai été élu meilleur gardien du tournoi cette année-là. Je me souviens qu’après un match, le coach Diallo vient me voir et me dit : « J’aimerais vraiment que tu intègres la Fondation Samuel Eto’o. » Et pour nous c’était... wouah ! Tu sais, à cette époque-là, je jouais sans arrière- pensée, sans ambition. C’était juste un rêve. À cette période, la Fondation était le meilleur centre de formation du Cameroun, et pour moi, intégrer cette maison-là, c’était quelque chose de grand.

À quel point Samuel Eto’o a-t-il joué un rôle dans ta réussite ?

Il a contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Il a été important pour ma carrière. Ce n’est pas facile de quitter le Cameroun pour le Barça. Ce n’est pas quelque chose qu’on fait tous les jours. Samuel a été le pont, celui qui m’a permis de rêver. Partir de la Fondation pour le FC Barcelone était quelque chose de difficile. Surtout quand je regarde d’où je viens, les conditions de vie... Je pense que ce monsieur-là a été vraiment précieux pour ma carrière.

Comment le choix de devenir gardien s’est-il opéré ?

Ça vient de mon grand frère. Il a joué en tant que gardien quand il était plus jeune. Moi, j’étais plus petit, je portais son sac, je portais ses gants, je l’accompagnais voir des matchs. C’est comme ça que j’ai kiffé ce poste-là.

FC Barcelone

Tu n’étais pas trop dépaysé à ton arrivée en Espagne ?

Si, c’était plein de nouvelles choses en même temps. Quand j’arrive à la Masia, j’arrive dans un pays où je ne connais pratiquement personne, avec une nouvelle langue, une nouvelle culture. Je suis en retard (sourire). Il me faut du temps pour m’adapter et c’est chaud. Les Espagnols ont leur culture, que je respecte, donc c’est à moi de faire le premier pas. Je me souviens que Jordi (Vinyals) me disait : « Quieres comer, no quieres comer ? », « Tu veux manger ou tu ne veux pas manger ? », et moi, je répondais : « Si, si ! », « Oui, oui », même quand je ne voulais pas manger, je disais tout le temps « oui » (rires). C’était chaud, mais ça a été l’histoire de ma vie. J’ai reçu une éducation là-bas, je suis très content d’être passé au Barça. Je garde de très très très beaux souvenirs du FC Barcelone et j’ai pour habitude de dire que c’est un club avec lequel je suis toujours en contact. Comme ils me le disent tout le temps : la porte reste ouverte (sourire). Et quand je rentre là-bas, je suis à l’aise, je suis à la maison, je rigole avec tout le monde et c’est vraiment quelque chose de bien.

Tu as senti une différence de niveau à ton arrivée ?

Logiquement, c’est le FC Barcelone. Tu te retrouves à jouer avec des gamins de ton âge mais qui sont plus avancés en terme de football, parce qu’ils ont eu de meilleurs entraîneurs, de meilleures conditions et c’est à toi vraiment de

t’adapter, d’ apprendre et d’ avancer.

On ressent beaucoup de nostalgie et d’émotion lorsque tu évoques le Barça…

C’ est normal qu’ il y ait ces émotions-là, j’ai passé de supers bons moments à Barcelone. Je me souviens quand je suis parti là-bas la dernière fois, il y a deux ans. Je me rends dans le vestiaire de l’équipe première et Leo (Messi) me voit : « André, cómo estás ? ». Tu vois, ce sont des choses qui me marquent. Tu rentres dans le vestiaire du FC Barcelone et tu as Leo qui t’appelle par ton prénom. Ça prouve qu’ils ne m’ ont pas oublié. C’ est vrai, j’ ai été avec eux et aujourd’hui, je joue contre certains. Quand j’ai joué à Valence dernièrement en Ligue des Champions, j’étais opposé à quelques gars avec qui j’étais à Barcelone. On reparle de nos passages à Barcelone, c’est très beau.

Ajax Amsterdam

Passer du Barça à l’Ajax, c’était logique selon toi ?

En terme de philosophie, oui. C’ était très compliqué pour moi de partir. Mais je devais partir car je devais grandir comme personne et comme joueur. Rester à Barcelone, ce n’était plus possible. Je me souviens, Andoni Zubizaretta était le directeur sportif. J’avais de très bons rapports avec lui et j’étais le gardien le plus valorisé du centre de formation. Mais il n’y avait pas de place pour moi, car ils ont fait venir Marc-André Ter Stegen, qui avait 22 ans. Claudio Bravo est également arrivé la même année. Donc c’était important pour moi d’intégrer une équipe première et de rêver : de rêver d’avoir une chance un jour, d’être dans une équipe professionnelle et d’apprendre. Il peut y avoir des blessures, on ne sait jamais. Mais pour moi, c’était important d’être dans une équipe pro, un vestiaire pro, d’être troisième gardien et d’apprendre des plus grands.

Tu as eu des moments de doute à l’Ajax ?

Oui ! Je suis arrivé à Amsterdam en janvier. Et jusqu’à juin, ça a été chaud pour moi. L’ adaptation tout d’ abord, je ne parlais pas anglais et encore moins néerlandais. L’ environnement était nouveau. J’ ai vraiment douté et j’ ai voulu partir. (Il coupe) Tiens, celle-ci est bonne : j’ai voulu partir de l’Ajax lors de ma deuxième année. Quand j’arrive à Amsterdam, j’arrive en tant que numéro 3. La saison d’après, on me fait passer numéro 2. Et le troisième gardien, Boer, n’acceptait pas le fait que je passe en numéro 2. Il ne pouvait pas accepter ça Je me dis « Ouah. » Il va parler avec le coach, immédiatement, le coach revient vers moi et me dit : « André, tu es jeune pour être numéro 2, tu vas rester numéro 3 ». J’ai pris ça mal ! J’ai dit au coach que je ne voulais pas rester, que je ne pouvais pas accepter ça. J’ai dit : « Coach, vous m’avez mis numéro 2. J’ai mérité ça, j’ai travaillé dur pour le devenir ! ». Il m’a dit : « Combien il y a de numéro 2 de ton âge dans de grands clubs ? Il n’y en n’a pas... ». J’avais 19 ans. Je ne pouvais pas rester. Alors j’ai appelé un club en France, un club de deuxième division : Valenciennes. Je cause avec eux et ils me disent : « André, désolé, on a signé un gardien hier, à 15h00... » C’est comme ça que je suis resté à l’Ajax, car je n’avais pas d’issue, pas de club capable de miser sur moi. Et après, j’ai eu beaucoup de chance, car la même année, Cillessen va au Barça et le même coach m’appelle au vestiaire et me dit : « Je vais te donner trois matchs avant d’acheter un nouveau gardien numéro 1. Je te donne trois matchs et après je vais voir ». C’est comme ça que c’est parti.

Quel est l’ADN de l’Ajax ?

Il est similaire à celui de Barcelone. Ça vient de Johan Cruyff. C’est un personnage mythique au sein du club. Il a fait pas mal de choses pour ce club-là et aujourd’hui c’est quelqu’un qui est vraiment respecté aux Pays-Bas, connu dans le monde entier. Et la philosophie, c’est la même que celle de Barcelone : garder la possession le plus longtemps possible et prendre du plaisir. L’Ajax est un club qui mise sur les jeunes, peu de clubs le font en Europe. L’idée est vraiment de prendre du plaisir. L’ année dernière, on a commencé la saison sans ambition et notre entraîneur nous disait tout le temps de prendre du plaisir, que si on prenait du plaisir, la victoire allait s’offrir à nous. Le plus important pour nous, c’était d’être bien la veille et le jour du match, d’être bien préparés. On ne pensait qu’à ça.

Style de jeu

Comment te définis-tu en tant que gardien ?

Je me définis comme un gardien complet et moderne. Un gardien moderne, c’est celui qui transmet la sécurité, qui est bien en un-contre-un, qui est imposant dans les airs et qui joue bien aux pieds. C’est ça un gardien moderne. Il est aussi capable de jouer avancé. Quand tu joues dans une équipe qui a 90 % de possession, il y a trop d’espace entre le gardien et la défense. Donc c’est important d’avoir un gardien qui avance et qui est capable de gérer ce genre de situations. Moi, j’essaye de m’adapter à n’importe quelle situation : si je dois sortir, si je dois rester... Pour moi, c’est ça la définition d’un gardien moderne.

À quel point le poste de gardien est-il différent ?

C’est un poste particulier. Nous sommes tout le temps isolés, dans notre monde. Si on regarde les quinze dernières années, c’est le poste qui a le plus changé. Le football s’améliore jour après jour, mais je pense à ce poste qui a fait un vrai pas en avant. Aujourd’hui, une équipe se retrouve avec onze joueurs de champ. Le gardien est compté comme un joueur de champ. C’est un poste clé, à responsabilités et très compliqué. Il faut vraiment être costaud pour gérer cette pression-là.

Ce n’ est pas dérangeant d’ être régulièrement pointé du doigt après une erreur ?

C’est notre vie ça ! C’est la vie d’un gardien de but, c’est notre réalité. Tu dois être capable d’ accepter ça. Pour moi, le plus important, ce n’est pas l’erreur, mais ce qui vient après l’erreur. Nous voulons tous gagner. Mais l’ ironie du sort, c’est que nous apprenons plus quand on perd. Quand je joue, je ne regarde pas ce qu’il se passe de bien et ce que j’ai bien fait, mais plutôt ce que j’ai mal fait. La victoire cache beaucoup de choses : je peux faire un mauvais match mais avec la victoire au bout, dans ce cas, tout le monde est content et personne ne parle. Mais quand on perd, tout le monde s’alarme ! « Qu’est-ce qui ne va pas ici?»… Donc pour moi, ce que je fais de mauvais me permet de m’ améliorer comme personne et comme gardien de but. C’est le plus important pour moi.

Personnalité

Si tu devais parler d’André Onana, comment le définirais-tu ?

C’est un clown André (rires) ! C’est un gamin de 23 ans qui est tout le temps

en train de blaguer avec ses potes, qui est tranquille chez lui. C’est un garçon normal de 23 ans qui a une vie de famille. C’est une personne normale en fait, je ne sais pas quoi dire de moi (rires).

En tant que joueur africain, as-tu l’impression d’être ambassadeur du continent ?

Surtout moi ! Par rapport à ma position, le fait d’être un gardien « noir », « africain ». À ce niveau, ce n’est pas une chose facile. Je prends la peine de regarder dans les plus grands clubs, il n’y en n’a pas comme moi. Et pour moi, c’est aussi important de bien faire pour être une inspiration pour mes jeunes frères qui ont les mêmes ambitions que moi et qui espèrent jouer à ce niveau-là, voire plus. C’est quelque chose de bien, même si une pression extra pèse sur moi. Pour eux, je suis la voix des sans voix. C’ est quelque chose de bien.

Comment tu expliques que De Ligt ou De Jong soient partis dans des grands clubs, mais pas Ziyech ou Onana ? Est-ce plus dur pour les joueurs africains ?

C’est une réalité, on vit ça tous les jours, tous les week-ends. À ce poste-ci, c’est facile. Ouvrons la page et fermons la page en regardant le marché des gardiens. Il est super fermé. Je suis bien à l’Ajax, j’attends ce qui viendra en fin de saison. Si je dois partir, je partirai. Sinon je resterai. Mais je pense que jouer pour une sélection africaine, ce n’est pas pareil que lorsque tu joues pour une équipe prestigieuse comme la France, l’Espagne, l’Allemagne... Ça ne veut pas dire que nous ne sommes pas patriotes, que nous n’aimons pas nos pays, ce n’est pas ce que je dis. Ces sélections ont plus d’impact et sont plus valorisées. C’est quelque chose de normal, ces nations sont plus avancées que nous.

Tu trouves normal qu’un gardien français ou espagnol touche plus que toi alors que tu es meilleur ?

C’est la vie qui est comme ça, il y a des choses qui ne dépendent pas de soi. Et celle-là en fait partie. Tout un chacun négocie son contrat. Tu peux faire un meilleur deal, ça, c’est ton problème. Déjà, à la base, nous sommes sous- cotés. Nous le savons tous et ce n’est pas quelque chose qui va changer du jour au lendemain. C’est à nous de bien faire les choses et essayer de bien représenter notre pays, de gagner les meilleures compétitions. Je pense qu’à partir de là, nous pourrons donner une meilleure visibilité à nos pays.

As-tu déjà été victime de racisme et quel regard portes-tu sur ce phénomène ?

Moi, je vis ça constamment. Le fait d’être gardien de but, quand tu joues à l’extérieur, c’est compliqué. Tu as les « wou wou wou » que tu subis tout le temps. Je me souviens d’un match contre Utrecht, ils m’ont lancé des grenades. Moi sincèrement, je ne sais pas ce qu’est le racisme. Me traiter de singe ? Me dire que je suis noir ? Mais je suis noir et je suis fier d’être noir. Avoir 30 000 bonhommes derrière, en train de se moquer de moi et de faire « wou wou wou », je m’en fiche. Moi je suis là pour mon match et après je dégage. Après, parfois, c’ est exagéré. Mais comme je l’ai dit précédemment, il y a des choses qui ne dépendent pas de soi. Ce que tu penses de moi, je ne peux rien y faire. C’est quelque chose qu’on ne peut pas contrôler. Je pense que ce n’est pas nous le problème, c’est eux le problème. Mais si toi tu considères que nous ne sommes pas pareils, bah c’est toi qui as un problème (il tape dans ses mains) ! C’est toi le problème !

Comment combattre ça ? En quittant le terrain ?

Non... Le football doit être au-dessus de ça. Pourquoi quitter le terrain ? Ce n’est pas nécessaire. Je pense que tu ne dois pas donner autant d’attention à ça et rester professionnel. Après les matchs, tu vas chez toi, tu profites de ta famille, de tes amis, de ton entourage. C’est le plus important. Le racisme, ça ne va pas changer. Que je le dise aujourd’hui ou que le président de la FIFA demande à arrêter ça, ça ne va pas changer ! C’est quelque chose qui ne changera pas, donc je ne vois pas pourquoi on donnerait autant d’importance à ça.

Conclusion

Est-ce que tu as encore des rêves ?

Oui, comme tout le monde ! J’ai le rêve de gagner une finale de Champions League, de Coupe du Monde, de devenir le meilleur gardien au monde aussi. J’ai l’opportunité et la chance de jouer contre ces grands gardiens-là. Ils sont là ! Ils ne sont pas très loin. Je travaille encore et j’espère arriver à leur niveau et peut-être même les dépasser.

À 23 ans, ils n’avaient peut-être pas ton niveau non plus…

(Sourire) Buffon, il a ce niveau-là depuis ses 17 ans (rires) ! Le chemin est encore long à parcourir mais je dois garder espoir, continuer de travailler et bien faire les choses. Il y a quelque chose qu’on ne mentionne pas beaucoup : être gardien de couleur, africain, tu es sous-coté, tu es vu différemment. C’est à nous de changer les choses. Deux ans plus tôt, après ma finale d’Europa Ligue, je parlais avec un club en Italie dont je ne vais pas donner le nom. On parlait tranquillement et le directeur sportif a dit à mon agent : « Un gardien noir, ici, c’est compliqué ». Mais moi j’étais content ! Ils ne m’ont pas dit que j’étais un mauvais gardien, ils ont dit qu’ils ne voulaient pas de moi parce que j’étais noir, c’est différent. C’est quelque chose que je ne peux pas contrôler : je suis noir et je suis fier d’être noir ! Le fait d’être Africain, c’est (il cherche ses mots). Malgré la misère là-bas, c’est le plus beau continent au monde et je le dis haut et fort : je suis fier ! Comme on dit en espagnol, je suis « orgulloso », je suis « proud ».

Revêtir un jour le maillot de l’équipe première du Barça, ça reste dans un coin de ta tête ?

Oui, bien sûr ! Mais il n’y a pas que le Barça. Je suis allé au Barça, je suis très content d’avoir été là-bas et je leur dis « merci. » Mais il n’y a pas que le Barça dans la vie.

Il y a le Paris Saint-Germain aussi...

(Sourire) Ils sont super bien le PSG ! Ils ont Navas qui est un excellent gardien, ils ont aussi Sergio Rico qui est un très bon gardien espagnol que je connais. Ils ont aussi Alphonse Areola qui est prêté au Real Madrid. Je pense que cette situation est très bien pour eux de ce côté-là. Moi je suis à l’Ajax, je suis tranquille et le temps nous dira.

Si tu n’avais pas été footballeur, quel métier aurais-tu fait ?

Moi ? Pfff... Peut-être conducteur d’Uber (rires) ! Je te parle de ma réalité, de quelqu’un qui a toujours fait passer le football avant l’école. Ça aurait été dur, ça aurait été dur !

Si tu étais journaliste, tu poserais quelle question à André Onana ?

C’est une bonne question ça. « Pourquoi lors du match contre Tottenham, il a perdu tout ce temps ? ». Si vous vous souvenez du match contre Tottenham, à moins d’une minute de la fin, je change de ballon. Et quand je change de ballon, l’arbitre donne une minute supplémentaire. À ce moment-là, nous sommes dans une position défensive, c’est chaud, ça chauffe ! C’était nouveau pour nous, nous étions tout le temps habitués à être devant. 1-0, 2-0... Dans ce genre de situations, nous devons défendre, nous ne savons pas défendre, nous ne sommes pas habitués à défendre. Et ce qui vient là, c’est : essayer de tuer le temps, le plus longtemps possible, comme ça on siffle. Mais moi, je ne sais pas que plus je tue, plus on en rajoute (sourire). Et je pense que c’est ce détail... (il rit jaune) Je ne parle pas de ça, ça me donne des... Je ne veux pas dire que c’est uniquement ça, mais aujourd’hui, j’ aurais agi différemment. C’ est ça la différence entre les grands gardiens et les bons gardiens. Il y a des moments où le grand gardien est capable de lire le jeu, il sait quand il faut temporiser ou accélérer. Quand tu es un jeune gardien, il y a certaines erreurs que tu vas commettre et que tu dois accepter. Je ne sais pas si c’est une erreur, mais aujourd’hui, quand je suis assis et que je regarde ce match-là, je me dis : « Pourquoi je n’ai pas ? J’aurais pu. ». Mais bon, on apprend de ses erreurs. Aujourd’hui je suis content, j’arrive au stade de Valence et je sais quand je dois jouer et calmer le jeu.

Pour finir, quelle note tu te donnerais pour cette interview ?

Je crois que j’ai été nul... C’était moyen, je m’exprime mieux en espagnol. Si ça avait été en espagnol, j’aurais dit des choses plus concrètes.

Source: Onze