Répondant à l’invitation de son homologue français, Emmanuel Macron, à prendre part dès aujourd’hui aux travaux de la 6e conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le président de la République, Paul Biya, qui a quitté Yaoundé hier en mi-journée est arrivé dans la soirée à Lyon. Le Boeing ayant à son bord le chef de l’Etat et son épouse, Mme Chantal Biya, ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry à 18h 45min heure locale, soit 17h 45 min à Yaoundé.
Le président de la République et la première dame ont été salués à la descente de l’avion par des officiels français et l’ambassadeur du Cameroun en France S.E Alfred Nguini. Quelque temps après les formalités d’usage, le cortège présidentiel s’est ébranlé en direction de l’hôtel Intercontinental où Paul et Chantal Biya ont été accueillis par une foule en liesse. Par centaines, les Camerounais de cette ville et de ses environs ont tenu non seulement à souhaiter la bienvenue à leurs illustres hôtes, mais aussi à remercier le président de la République pour tout ce qu’il fait depuis quelque temps pour restaurer une paix durable dans les régions en crise, notamment l’Extrême- Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Et, ce faisant, favoriser la relance de l’activité économique. La participation du président Paul Biya aux importantes assises qui démarrent ce jour à Lyon n’est pas un fait anodin dans l’agenda du chef de l’Etat. Il s’agit en effet de sa première sortie officielle à l’extérieur du triangle national depuis sa brillante réélection à la tête du Cameroun, au terme de la présidentielle du 7 octobre 2018. C’est dire toute l’importance de ce déplacement en terre française, dans le cadre d’une rencontre de haut niveau, qui vise l’amélioration de la santé des populations au Cameroun, en Afrique et dans le monde. Ce qui titille inévitablement la fibre humaniste du promoteur du Renouveau national. On sait que l’épanouissement de l’homme dans sa globalité est demeuré au centre des préoccupations du chef de l’Etat. Un axe prioritaire de son projet de société et de son programme politique. Des options qui se traduisent sur le terrain par un renforcement et une amélioration constants de l’offre de santé sur l’ensemble du territoire national, aux plans quantitatif et qualitatif. Tant il est vrai qu’on ne peut raisonnablement adresser la problématique du développement, sans résoudre au préalable l’équation de la santé des populations.
Enjeux pour le Cameroun Pour ce qui est spécifiquement du VIH-Sida, de la tuberculose et du paludisme, des progrès significatifs ont certes été accomplis au Cameroun dans la lutte contre ces trois maladies. C’est ainsi par exemple que le taux de prévalence du VIH a considérablement reculé dans notre pays passant de 4,3% en 2011 à 3,4% en 2018. C’est appréciable. Il n’en demeure pas moins que ce taux de prévalence reste assez préoccupant au regard de la moyenne relevée dans la zone Afrique de l’Ouest et du Centre. D’où tout l’intérêt de la participation du président Paul Biya à la conférence de Lyon qui devrait lui offrir l’opportunité d’une nouvelle mobilisation des ressources en faveur du Cameroun sur la période 2021- 2023. De source crédible, notre pays pourrait se voir octroyer une cagnotte de quelque 100 milliards de F CFA. Une aubaine financière au regard des enjeux sur le terrain. Mais encore, cette participation devrait permettre de stimuler les prochaines discussions visant une plus grande implication du Fonds mondial auprès du gouvernement. Le Fonds représente le premier partenaire du Cameroun dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. C’est ainsi que pour la période 2014-2016, les sommes alloués par le Fonds à notre pays s’élèvent à près de 175 milliards de F CFA. Des perspectives prometteuses se présentent pour l’avenir. Paul Biya arrive certes à Lyon dans le cadre de la 6e conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte conte le sida, la tuberculose et le paludisme. Toutefois, le chef de l’Etat devrait saisir cette opportunité pour échanger avec ses homologues sur des sujets d’intérêt commun. L’on se souvient qu’au terme du Grand dialogue national, marqué du sceau de la décrispation, avec la libération de centaines de prévenus, le Cameroun a reçu les félicitations de nombreux pays et partenaires. Quant à la France, elle a salué l’engagement des autorités camerounaises à mettre en oeuvre les conclusions de ce dialogue. Elle a par ailleurs encouragé ces dernières et tous les responsables politiques « à entretenir la dynamique actuelle dans l’esprit de dialogue et de concorde ».