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50 ans après sa naissance, l’Internet plus que jamais menacé par «des murs qui nous divisent»
«Si nous ne travaillons pas ensemble, on se souviendra de nous comme la génération qui a ruiné Internet», a prévenu le secrétaire général de l’ONU en ouvrant le forum sur la gouvernance d’Internet à Berlin.

Le ton était plutôt grave à l’ouverture du 14ème forum de la gouvernance d’Internet (IGF), cet événement numérique placé sous l’égide de l’ONU, qui se déroule cette année à Berlin. Un lieu symbolique, 30 ans après la chute du mur entre les deux Allemagne. «Je ressens une énorme frustration à voir que non seulement des murs continuent à être construits dans le monde physique mais il y a aussi une tendance à bâtir un mur dans le monde virtuel pour séparer les gens», a confié Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU dans son discours introductif. Le constat d’un Internet balkanisé n’est pas nouveau, mais la tendance s’aiguise.

Pans entiers de la population mondiale privés d’accès à Internet, sous-représentation des femmes à de multiples niveaux numériques, algorithmes d’intelligence artificielle qui contribuent à enfermer des utilisateurs dans des bulles de filtres, vie privée et droits humains fondamentaux bafoués en ligne... Le portrait dépeint est noir. Faute d’expertise technologique suffisante, estime Antonio Guterres, les législateurs à travers le monde se sont fait totalement dépasser par le rythme des innovations et ont assisté aux dérives «en restant sur le bord». Mais la plus dangereuse, aux yeux du secrétaire général de l’ONU, est bien la division géopolitique qui se manifeste notamment sur la technologie 5G ou encore les cyberattaques. Et Antonio Guterres de mettre en garde: «Si nous ne travaillons pas ensemble, on se souviendra de nous comme la génération qui a ruiné Internet». Il craint de voir disparaître la vision chère à l’IGF d’un «one world, one Internet, one vision».

«Vision commune»

«Il est de plus en plus important de discuter ensemble pour façonner le futur d’Internet», a également insisté la chancelière allemande Angela Merkel qui a, elle aussi, mis en garde contre les dangers d’un «Internet fragmenté».

Sans les nommer, la Chancelière a dénoncé les régimes non démocratiques «qui relativisent les libertés que créent Internet» ainsi que «les entreprises qui investissent beaucoup d’argent dans des infrastructures séparées où ils créent leurs propres règles». Et c’est bien à cette tendance que l’IGF doit s’opposer selon elle.

«La restructuration de la gouvernance d’Internet demande un gros effort», a-t-elle insisté et demande de se mettre d’accord sur des valeurs et principes communs qu’il faut réussir à transférer du monde physique vers le monde digital. Une «vision commune» qui doit associer gouvernements, membres de la société civile, experts scientifiques et individus qui ont aussi leur rôle à jouer dans ce qu’ils souhaitent pour l’avenir. «Il faut discuter de ce que nous souhaitons mais aussi de ce que nous souhaitons absolument éviter». Discuter et surtout agir.

Source: Le Figaro