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Twitter, un instrument d'espionnage comme les autres pour l'Arabie saoudite
Aux États-Unis, trois hommes sont accusés d'avoir espionné sur le réseau social. Ils auraient traqué, pour le compte de la famille royale saoudienne, les opposants au régime.

Deux Saoudiens et un Américain ont été inculpés aux États-Unis pour avoir fourni à l’Arabie saoudite des informations sur des utilisateurs qui avaient publié des Tweet critiques envers la famille royale saoudienne. Les trois personnes inculpées sont deux ex-employés de Twitter, un Américain et un Saoudien, ainsi qu’un autre ressortissant saoudien accusé d’avoir servi d’intermédiaire.

Twitter, « outil de répression » pour les étrangers ?

Ces poursuites, annoncées mercredi 6 novembre par la justice américaine, posent la question de la capacité d’un réseau social comme Twitter à protéger les données personnelles sous la pression des régimes répressifs.

« Ces agents saoudiens ont fouillé dans les systèmes internes de Twitter pour obtenir des informations personnelles sur des opposants au régime et des milliers d’autres utilisateurs » du réseau social, a déclaré dans un communiqué David Anderson, procureur fédéral en Californie. « Nous n’allons pas laisser des entreprises ou des technologies américaines devenir des outils de répression pour des régimes étrangers », a-t-il ajouté.

6 000 comptes espionnés

Ali A., un Saoudien de 35 ans et Ahmad A., un Américain de 41 ans, sont accusés d’avoir utilisé leur statut d’employé de Twitter pour se procurer les adresses e-mail ou IP, les numéros de téléphone ou encore les dates de naissance de comptes Twitter et d’avoir transmis ces données à Riyad. Les trois hommes sont soupçonnés d’avoir travaillé en lien avec un responsable saoudien proche du prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS).

Selon l’acte d’accusation, le premier aurait fourni en 2015 des données d’au moins 6 000 comptes, notamment d’un opposant à la famille royale saoudienne réfugié au Canada. Le second aurait espionné plusieurs comptes entre la fin de 2014 et le début de 2015, en échange d’une montre de luxe et d’au moins 300 000 dollars. Le troisième suspect, Ahmed Al., un ressortissant saoudien âgé de 30 ans, est accusé d’avoir servi d’intermédiaire entre les deux hommes et le gouvernement de son pays. Il est également soupçonné d’avoir aidé Ali A. à fuir les Etats-Unis à la fin de 2015 après les premiers soupçons de sa hiérarchie.

Deux encore en cavale

Ahmed Al. et Ali A. sont probablement en Arabie saoudite, a précisé le ministère de la justice américain qui a émis un mandat d’arrêt à leur encontre. Ahmad A., qui avait menti aux agents du FBI venus l’interroger en octobre 2018, a été arrêté mardi 5 novembre à Seattle, dans le nord-ouest des États-Unis.

Après le piratage du compte de son patron, Jack Dorsey, en septembre, cette affaire est un nouvel épisode embarrassant pour Twitter. « Nous sommes conscients des efforts déployés par des acteurs néfastes pour essayer d’attaquer notre service », a réagi un de ses porte-parole. « Nous limitons l’accès aux informations sensibles à un nombre limité d’employés », a-t-il poursuivi. « Nous comprenons les risques incroyables pris par ceux qui utilisent Twitter pour partager leurs opinions et demander des comptes à ceux qui sont au pouvoir », a-t-il ajouté, en assurant avoir des outils pour les protéger.

Source: 01Net