Le fils de l’ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos comparaît depuis lundi devant un tribunal de Luanda pour des faits de corruption, le tout premier procès visant un membre de la famille de l’ex-maître absolu du pays.
Ex-patron du fonds d’investissement souverain angolais, Jose Filomeno dos Santos, âgé de 41 ans, a pris place en début de matinée dans le box des accusés du Tribunal suprême de la capitale angolaise avec ses trois complices présumés, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les quatre hommes, dont l’ancien gouverneur de la Banque centrale du pays Valter Filipe da Silva, sont jugés pour détournement de fonds et blanchiment d’argent.
La justice leur reproche d’avoir transféré illégalement 500 millions de dollars de la Banque centrale vers le compte londonien d’une agence du Credit suisse, dans le cadre d’une fraude qui lui aurait permis, selon le parquet général, de détourner jusqu‘à 1,5 milliard de dollars.
Surnommé Zedu, le fils de l’ex-chef de l’Etat avait été placé en détention provisoire en septembre 2018 et remis en liberté sous contrôle judiciaire en mars dernier jusqu‘à son procès.
José Filomeno dos Santos avait été nommé en 2013 par son père à la tête du fonds souverain, chargé notamment d’investir les importants revenus pétroliers du pays.
Il avait été limogé de son poste en janvier 2018, quelques mois seulement après l’arrivée au pouvoir de Joao Lourenço.
“Persécution”
Ex-cacique du régime dos Santos, M. Lourenço a surpris le pays en limogeant la plupart des proches de son prédécesseur de la tête des institutions, des entreprises publiques et de l’appareil sécuritaire du pays, au nom de la lutte contre la corruption.
Symbole de ce nettoyage, la demi-soeur de Jose Filomeno dos Santos, Isabel, a été évincée en novembre 2017 du poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol. Présentée comme la femme le plus riche d’Afrique, elle fait elle aussi l’objet d’une enquête pour détournement de fonds.
Jose Eduardo dos Santos a dirigé l’Angola pendant trente-huit ans d’un règne sans partage pendant lequel il a mis l‘économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.
La famille dos Santos accuse aujourd’hui le gouvernement de son successeur de la persécuter.