Story

Actualités  | Manœuvres Iran-Chine-Russie: «un signal assez fort» envoyé par Téhéran Accueil - AV+
 
Actualités   Politique People Sport Finance Gospel Music Life Style Vidéos Bien Être Cuisine Voyage Tech et Science
Manœuvres Iran-Chine-Russie: «un signal assez fort» envoyé par Téhéran
L’Iran, la Chine et la Russie ont commencé vendredi 27 décembre des exercices militaires conjoints dans l'océan Indien et le golfe d'Oman. Ces manœuvres montrent le refus de l’Iran de voir s’installer des puissances étrangères, notamment les États-Unis, dans la région.

Avec ces quatre jours d’exercices militaires menés conjointement avec la Russie et la Chine, la Marine iranienne a voulu « montrer que l’Iran ne peut être isolé ». En effet, ces manœuvres conjointes sont une première et sont « un signal assez fort », notamment pour leur position géographique.

« Ce n’était jamais arrivé. Et ces manœuvres se déroulent à l’entrée du détroit d’Ormuz qui lui-même débouche sur le golfe Persique, donc la grande zone de production pétrolière d’où part à peu près 30 % de la production mondiale », analyse François Nicoullaud, analyste de politique internationale et ancien ambassadeur de France en Iran.

Des tensions accrues

Ces manœuvres interviennent dans un contexte de tensions accrues dans le Golfe depuis le retrait de Washington en mai 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement des sanctions américaines qui asphyxient l'économie de la République islamique.

Elles « arrivent à un moment où les États-Unis eux-mêmes essaient de renforcer leur contrôle sur le golfe Persique à la suite de différents incidents. Ils ont essayé de bâtir une coalition de différents pays. Pour l’instant, il y a quatre ou cinq pays, mais qui seraient chargés en fait de faire la police dans le golfe Persique », explique l’expert.

Un message envoyé à Washington

Cette opération tripartite montre la volonté de l’Iran, qui a relancé son programme nucléaire en réponse aux sanctions américaines, de ne pas laisser n'importe qui prendre place dans le golfe Persique. « l’Iran n’aime pas beaucoup, parce qu’il considère que le golfe Persique est chez lui et il n’y a aucune raison de voir des puissances étrangères s’y installer », poursuit François Nicoullaud.

Ces manœuvres sont le signe de la création d’un nouveau triangle de pouvoir maritime, clame la télévision d’État iranienne. « L’Iran est arrivé à monter ces manœuvres avec deux pays (…) et donc effectivement ces manœuvres ont quand même une valeur symbolique très forte », conclut l’ex-ambassadeur.

Source: RFI