PES ou Fifa ? Fifa ou PES ? Comme chaque année, aussi sûr que les feuilles tombent à l'automne, la question traverse l'esprit de tous les fans de foot. Quelle simulation vont-ils se payer cette saison ? Et depuis près d'une décennie, Fifa, le jeu d'Electronic Arts remporte le titre de champion en écoulant des millions de jeux face au titre de Konami.
Une fatalité ? Pas forcément. Car depuis trois ans, PES propose des améliorations rafraîchissantes qui séduisent de plus en plus de joueurs, notamment face aux manques d'innovations de Fifa. Et cet épisode 2020, sorti sur PC, Xbox One et PS4, ne déroge pas à la règle. De quoi remporter le titre de meilleure simulation de football ?
Un rendu visuel épatant
C'est l'une des forces du titre de Konami depuis quelques saisons. Les graphismes proposés par PES 2020 mettent une petite claque dès les premières parties. Entre la modélisation des joueurs que ce soit au niveau de leur visage et de leur morphologie, ou de l'animation des 22 acteurs sur le terrain, le moteur graphique Fox Engine de Konami vise l'excellence. Certains pros peu ou moins connus affichent certes des traits un peu grossiers, mais les joueurs les plus connus bénéficient d'une attention remarquable.
Un souci du détail qui se retrouve aussi au niveau de l'animation des joueurs qui respecte leurs spécificités comme la conduite de balle particulière de Messi ou la façon de courber le corps qu'à Payet lorsqu'il tire un coup de pied arrêté. Une somme de petites améliorations qui renforcent l'immersion lors des premières parties. Autre bon point, la trentaine de stades officiels présents sont magnifiquement modélisés.
Une jouabilité jouissive
Cette année encore, PES a marqué sa différence avec Fifa en soignant son jeu de passes. La construction des actions s'avère toujours aussi jouissive avec une volonté marquée de favoriser les actions collectives plutôt que les raids solitaires. Surtout que le panel des frappes est très réussi. Brossées, appuyées, claquées, piquées voire ratées... Les sensations manettes en mains sont excellentes. La simulation de Konami se montre d'ailleurs exigeante de ce côté en obligeant le joueur à placer correctement son avatar sur le terrain pour réussir les gestes techniques sous peine de se foirer dans les grandes largeurs.
Autre point fort, tous les déplacements se font de manière fluide, réaliste et en fonction du gabarit et des spécificités physiques des joueurs. Contrairement aux récentes éditions de Fifa, on ne ressent pas cette espèce de lourdeur et d'inertie surprononcée. Un bon point aussi pour la nouvelle caméra dite ''Stade'', qui renforce l'immersion même si elle risque de vous pénaliser lors des premières parties. A l'approche de la surface adverse, elle nécessite de changer un poil ses habitudes au moment de marquer les directions pour les frappes.
Un bémol toutefois, si les défenses sont efficaces sur les attaques placées, elles ont tendance à se déliter lors des contre-attaques et phases de transitions rapides. La faute à une IA qui gère mal la profondeur et le pressing laissant trop d'espace entre milieu et défense. Ce qui incite à faire souvent des passes en profondeur lobées pour marquer facilement. Un écueil dont Konami est bien conscient puisque les concepteurs du jeu ont annoncé récemment dans un post sur Reddit que le patch d'octobre devrait régler ce problème.
Un contenu en progrès (mais toujours un peu juste)
C'est le nerf de la guerre. Depuis des années, PES pâtit du manque de licences officielles. Alors que Fifa se gargarise de proposer la totalité des grands championnats, le titre de Konami doit bricoler pour afficher des effectifs complets. Si cette saison encore, PES ne peut offrir les noms et maillots officiels des deux premières divisions anglaises et espagnoles, le jeu s'en sort en bénéficiant tout de même des droits sur certaines équipes prestigieuses comme Arsenal, Manchester United ou Barcelone. Surtout, le studio a choisi des noms alternatifs beaucoup plus lisibles pour les équipes exclusives à Fifa. Fini les Merseyside Red ou Blue et bienvenu à Liverpool R et Everton B. Ce n'est pas grand chose, mais ça apporte en lisibilité.
En revanche, ne cherchez pas la Bundesliga, tout simplement absente (même si ses joueurs sont disponibles dans la catégorie Free Agent) ainsi que la Ligue des champions et la Ligue Europa qui sont réparties dans le giron de Fifa. PES se distingue tout de même en proposant une exclusivité sur l'Euro 2020, qui débarquera sous forme d'un DLC durant le deuxième trimestre de l'année prochaine.
Côté modes de jeu, rien de nouveau sous le soleil. Les traditionnels modes MyClub (l'équivalent de FUT sur Fifa) et Ligue des Masters sont toujours présents. Si le premier n'apporte pas de grandes nouveautés, le second se montre un peu plus généreux en musclant ses séquences animées interactives. Il est ainsi possible d'incarner quelques grandes figures du foot en tant qu'entraîneur comme Johan Cruyff, Diego Maradona ou Roberto Carlos, et d'influer sur la vie de votre équipe en répondant à des questions à choix multiples posées par le président du club ou les journalistes. Au rayon des nouveautés aussi, Konami propose désormais des transferts à des prix plus réalistes que par le passé. De quoi marquer Fifa à la culotte.