L’approbation par le FMI du plan de sauvetage de la république du Congo -un pays surendetté- signe le retour des bailleurs dont la Banque africaine de développement (BAD) qui annonce un financement pour le pays d’Afrique centrale. L’accord avec le FMI est considéré par des observateurs comme une première, ouvrant une nouvelle voie dans les relations entre l’institution de Bretton Woods et les pays emprunteurs.
Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé jeudi un plan de sauvetage de près de 449 millions de dollars pour le Congo. A la suite de cet accord, la Banque africaine de développement (BAD) devrait débloquer environ 2 milliards de dollars de financement pour le pays, selon les informations en provenance de l'organisme panafricain, basé à Abidjan en Côte d'Ivoire. Les fonds promis par la BAD comprennent une opération d'appui budgétaire dans le cas d'un programme soutenu par le FMI, selon Ousmane Dore, directeur général du Bureau de développement régional de la BAD en Afrique centrale, qui s'est confié à l'agence Reuters.
«Ce sont des programmes indicatifs qui devraient être mis en œuvre d'ici 2019-2021, une fois que les projets seront fermement préparés et que les conditions de décaissement seront remplies», a-t-il déclaré.
Dans le cas du FMI -qui a ouvert la voie à un financement de la BAD- les négociations pour un plan de sauvetage ont duré deux ans. L'économie congolaise a subi de plein fouet la chute des prix du brut en 2014, poussant le niveau de la dette a 118% du PIB en 2017. Le FMI avait exigé du Congo d'assurer la viabilité de sa dette sur le long terme, condition préalable à un programme de crédit prolongé de trois ans.
Avant de conclure le plan de sauvetage, le Congo a du conclure un accord pour restructurer une partie de sa dette chinoise en avril. La dette congolaise auprès de la Chine s'élevait à 2,5 milliards de dollars en mars 2019. En contrepartie de son soutien au Congo par un programme spécial, le FMI a également exigé du pays une série de réformes visant à améliorer la transparence dans la gestion des ressources publiques, en particulier dans son secteur pétrolier caractérisé par une corruption endémique.
L'aboutissement des négociations entre le FMI et le Congo est observé avec intérêt par beaucoup d'autres pays africains très endettés et qui sollicitent l'appui de l'organisme financier. Le cas congolais est une première pour le FMI, qui apporte son soutien à un pays lourdement endetté auprès de la Chine notamment. Il intervient dans un contexte où plusieurs pays africains confrontés à une dette insoutenable résultant d'emprunts commerciaux, d'un essor des émissions d'euro-obligations et de plusieurs années de prêts chinois sur le Continent devraient également faire appel au FMI pour obtenir de l'aide au cours des prochaines années