Presque 50 ans jour pour jour après l’arrivée de Neil Armstrong sur la Lune, l’Inde a lancé ce lundi 22 juillet dans l’espace sa mission lunaire destinée à poser un appareil sur le satellite, illustrant le regain d’intérêt international pour l’exploration et l’exploitation de la Lune. Un véhicule robotisé sera envoyé pour faire des prélèvements sur la partie Sud, rarement explorée.
« C’est le début d’un voyage historique pour l’Inde », s’est exclamé ce lundi 22 juillet Kailasavadivoo Sivan, le président de l’agence spatiale ISRO. L'énorme fusée GSLV-MkIII de 640 tonnes, le plus puissant lanceur de l’agence spatiale indienne, a percé les nuages de Sriharikota, dans le sud de l'Inde. C'est la plus lourde charge jamais lancée par l'agence spatiale indienne, selon notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis. Elle a décollé à 9h13 TU pour mettre en orbite la sonde Chandrayaan-2 et transporter un véhicule robotisé, une première pour le pays.
L’expédition inhabitée a pour but de poser le 6 septembre prochain un atterrisseur et un robot mobile près du pôle Sud de la Lune, située à quelque 384 000 kilomètres de la Terre, ainsi que de placer une sonde en orbite lunaire
L'engin à six roues devrait explorer pendant deux semaines une zone de 500 mètres de long rarement étudiée.
Peut-être la 4e nation sur la Lune Si la mission est couronnée de succès, l’Inde deviendrait la quatrième nation à réussir à poser un appareil sur le sol sélénite, après l’Union soviétique, les États-Unis et la Chine. Une sonde israélienne a raté son alunissage en avril et s’est écrasée.
Chandrayaan-2 (« Chariot lunaire » en hindi) devait initialement être lancé le 15 juillet, mais les responsables ont arrêté le compte à rebours 56 minutes et 24 secondes avant le décollage, à cause d’un « problème technique » que l’ISRO n’a pas détaillé officiellement.
Selon la presse locale, il s’agissait d’une fuite dans une bouteille d’hélium du moteur cryogénique de l’étage supérieur de la fusée.
Un petit moteur Le lanceur n’étant pas assez puissant pour atteindre directement la Lune ; la mission doit se propulser en utilisant la force de gravité.
Chandrayaan-2 va tourner autour de la Terre pendant près de trois semaines en élevant progressivement son orbite, de façon à atteindre l’orbite lunaire. Arrivée à ce stade, elle resserrera alors progressivement ses cercles autour de l’astre.
Le véhicule robotisé porté par Chandrayaan 2, appelé Pragyan, ou « sagesse » en sanskrit, devra réaliser de plus amples prélèvements afin de connaître la composition minérale et biologique de cette partie inexplorée de la Lune.
New Delhi a consacré 140 millions de dollars (124 millions d’euros) à sa sonde Chandrayaan-2. Ce montant est bien inférieur à ceux des autres grandes agences spatiales pour des missions de ce type. Les Indiens ont déjà envoyé une ronde autour du satellite terrien il y a 11 ans, qui avait permis de prouver la présence d’eau.