C’est en tout cas le débat en cours dans le royaume d’eSwatini, ex-Swaziland, où un député est sévèrement critiqué pour avoir proposé la prison contre des mineurs, auteurs et/ou porteuses de grossesses avant la majorité.
Comme un peu partout en Afrique, la société du Royaume d’eSwatini est touchée par le phénomène des grossesses chez des jeunes de moins de 18 ans.
Selon les autorités sanitaires de l’ex-Swaziland, près de 1 000 filles tombent enceintes avant leur majorité. Un état de choses auquel le gouvernement et des institutions tentent de mettre fin par des programmes de sensibilisation auprès de la jeunesse.
Selon les autorités dont Jane Mkhonta, directrice générale de la santé citée par des médias dont le site heraldlive.co.za, en près de neuf ans d’intervention du gouvernement, le pays d’Afrique australe a enregistré une baisse de plus de 50 % d’infections au VIH chez les jeunes mamans.
Des progrès qu’un député voudrait accroître. Pour le parlementaire swazi, des jeunes filles porteuses de grossesses et/ou jeunes garçons auteurs de grossesses avant la majorité devraient désormais aller en prison.
« Les arrêter pour quel crime ? » « Je suis personnellement d’avis qu’une façon de freiner la grossesse chez les adolescentes dans le pays pourrait être d’arrêter les enfants mineurs concernés », déclarait récemment Michael Masuku lors d’un atelier de sensibilisation à Mbabane, la capitale.
Mais bien mal en a pris au député. Sur les réseaux sociaux, des voix continuent de s‘élever pour dénoncer la proposition du parlementaire. « Les arrêter pour quel crime ? Avant ou une fois qu’elles sont enceintes ? » , se demande par exemple sur Twitter Khutso, un internaute.
Il n’y a pas que des anonymes qui remettent en cause la proposition. Il y a également des ONG. « L’ignorance affichée par les autorités du pays est au-delà de toute compréhension », avait écrit dans un tweet, la fondation Ecebeni basée en Afrique du Sud et spécialisée dans la promotion de l‘émancipation de la femme. Et de se demander « si ces adolescents scolarisés reçoivent bien un enseignement sur la manière dont fonctionne leur corps ».
L’eSwatini est régulièrement critiqué pour plusieurs pratiques dont la danse des roseaux pendant laquelle des vierges dansent seins nus devant le roi Mswati III pour que le monarque aux 14 femmes et 25 enfants choisisse celle qui pourra agrandir son harem.