En octobre 2018, DJ Cooper avait été contrôlé positif à une hormone développée par les femmes enceintes. La conséquence d'un subterfuge destiné à masquer sa consommation de cannabis mais qui a très mal tourné.
Remplacer son urine par un échantillon «propre» lors d’un contrôle antidopage est une pratique courante pour les athlètes craignant de se faire attraper par la patrouille. Encore faut-il s’assurer de la transparence du prélèvement opéré chez le complice du tricheur. DJ Cooper, un basketteur de 28 ans, va désormais réfléchir à deux fois avant d’essayer de duper les contrôleurs.
Le meneur américano-bosnien, qui avait quitté précipitamment Monaco en septembre 2018 dans des circonstances troublantes, a été suspendu deux ans par la FIBA (l'annonce avait été faite en octobre dernier) pour un contrôle positif à l’hormone gonadotrophine chorionique, une hormone classée comme anabolisante et révélant que l’individu… attendait un enfant. Cette molécule n’est produite chez l’homme qu’en cas de cancer des testicules, ce dont ne souffre pas le joueur, et chez la femme qui attend un heureux événement.
Une zone d’ombre entourait les résultats de ce test avec deux pistes pour les expliquer. La première menait à l'utilisation de cette cette molécule stimulant l’activité des testicules et la sécrétion de testostérone avec des effets anabolisants. La seconde s'orientait vers un recours à un échantillon d’urine extérieur. Les médias bosniens ont confirmé la deuxième hypothèse . Craignant d’échouer lors d’un contrôle positif, DJ Cooper a bien utilisé de l’urine d’une personne digne de confiance, en l’occurrence sa petite amie enceinte, pour remplacer la sienne, sans se soucier des conséquences que cela pourrait avoir sur les résultats.
Un joueur connu pour fumer du cannabis En matière de fraude aux contrôles antidopage, DJ Cooper semblait pourtant être très aguerri au cours de sa carrière entamée il y a six ans en Europe (au PAOK Salonique). Hervé Beddeleem, directeur exécutif du BCM Gravelines-Dunkerque où il a joué brièvement en 2017 avait dévoilé en octobre dernier les pratiques douteuses du meneur pour passer entre les mailles des filets. «Il se vantait auprès du groupe qu’il ne pouvait rien lui arriver puisqu’il se baladait toujours avec une pipette d’urine sur lui», avait déclaré dans L'Equipe le responsable qui décrivait l’athlète comme étant «accroc» au cannabis.
«On avait fait des tests en présaison, qui ont révélé qu’il était positif au cannabis. Mais les résultats sont arrivés trop tard pour qu’on puisse prendre une sanction. On savait qu’il allait lui arriver quelque chose un jour», avait poursuivi le dirigeant qui avait vu juste. Quelques semaines plus tard, le tricheur se faisait prendre la main dans le sac. DJ Cooper, qui purge toujours sa suspension, ne remettra pas les baskets sur les parquets avant juin 2020.