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Le Cameroun renforce son partenariat avec la firme chinoise Huawei soupçonnée de violation de la vie privée
Le centre national de vidéosurveillance doit contrôler les caméras installées par l’entreprise chinoise Huawei. Inauguré le 22 août 2019 par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, il fait partie d'un projet lancé en 2014 et prévoyant l’installation de 70 caméras de surveillance dans six régions du pays. Selon les données de la police camerounaise, 2000 caméras de surveillance sont à ce jour déjà en place dans les principales villes du Cameroun. Le projet prévoit d’en installer 7000 autres.

Pour Joseph Dion Ngute, cité par Ecofin, ''au-delà de son apport déterminant dans le contrôle et le dénouement de situations délictuelles ou criminelles, la régulation de la circulation routière et même la lutte contre le désordre urbain, ce centre est un cadre approprié de gestion de crise et de surveillance''.

Les éléments de ce système de surveillance ont été construits par Huawei en partenariat avec l’opérateur de télécommunication camerounais Camtel. Un salarié de Camtel au Cameroun, qui a préféré rester anonyme, a expliqué à itwebAfrica que les ingénieurs chinois ne sont pas de simples installateurs d'équipements: ''Ils hésitent à transférer la technologie au personnel local, car ils veulent rester'' dans le pays.


Partenariats avec d'autres pays africains

Ce partenariat de Huawei au Cameroun n’est pas le premier du genre en Afrique. En 2015, l’entreprise chinoise avait déjà installé 1800 caméras haute définition au Kenya au sein du projet Safe City. Un an plus tard, le nombre de touristes a augmenté de 13,5% et le taux de criminalité régional a baissé de 46%, selon Huawei.

L'entreprise chinoise n'en pas moins été, à plusieurs reprises, accusée d'irrégularités. En janvier 2018, la BBC révélait que le siège de l’Union africaine avait été espionné par Pékin grâce au logiciel installé par Huawei. L’entreprise chinoise avait à l’époque nié toute implication.

En Ouganda et en Zambie, ses techniciens ont été accusés d’avoir aidé les autorités locales à espionner leurs adversaires politiques, révèle un reportage de Wall Street Journal.

Au Cameroun, l’engagement de Huawei intervient alors que le gouvernement contrôle étroitement l'activité de certains ONG. En avril 2019, les autorités camerounaises ont ainsi refusé l’entrée dans le pays d’une chercheuse de Human Rights Watch. En juillet 2019, cette organisation avait publié un rapport sur la torture des détenus en prison dans la capitale Yaoundé. Certains observateurs craignent que les technologies de Huawei soient utilisées pour surveiller et arrêter les activistes des droits humains.

Source: France Info