Ces expulsions ont été menées dans le cadre d'une opération de lutte contre le trafic de diamants lancée il y a un an, ont annoncé les autorités angolaises.
''Les autorités ont rapatrié 527 725 immigrants illégaux, fermé 96 coopératives illégales de diamants, quatre projets miniers et 289 maisons d'achat de diamants'', a affirmé le ministre d'Etat rattaché à la présidence, Pedro Sebastiao, lors d'une conférence de presse, le 21 septembre 2019 à Luanda. Au moins 35 000 carats de diamants (l'équivalent de 7 kilos) auraient été saisis lors de l'opération baptisée Transparence, lancée en septembre 2018. Une opération visant à lutter contre l'exploitation minière et l'immigration clandestine dans le pays.
Le gouvernement du président angolais Joao Lourenço, au pouvoir depuis septembre 2017, a justifié cette action par la nécessité de restructurer le secteur clef du diamant, où opèrent illégalement, selon Luanda, de nombreux étrangers. En mai 2018, il avait annoncé vouloir instaurer des règles ''plus strictes'' pour la vente des pierres. Objectif : mieux contrôler le marché et les énormes revenus qu'il est susceptible d'engendrer.
Lancée alors que l'Angola peine à se sortir d'une grave crise économique, Transparence est également destinée à ''prévenir et lutter contre la pêche illégale, le trafic de marchandises et de traite des êtres humains'', explique Angop, l'agence de presse officielle. Le trafic de drogue est lui aussi visé. Au total, 356 bateaux de pêche ont été saisis, selon Pedro Sebastiao.
''Mauvais traitements'' Dans un rapport publié en novembre, Human Rights Watch (HRW) avait soupçonné les autorités de ''mauvais traitements'' dans le cadre de cette opération, mais Luanda a toujours nié toute exaction. ''Les forces de sécurité angolaises et des jeunes de l'ethnie Tshokwe alliée au gouvernement ont tué par balles au moins six Congolais (...) dans la province de Lunda Norte, frontalière de la RDC'', affirmait alors l'ONG, citant l'ONU. ''Le nombre exact des victimes est très probablement plus élevé'', ajoutait-elle. Les réfugiés expulsés, apparemment des Congolais pour la plupart, arrivaient dans leur pays ''totalement démunis'', selon un officiel congolais cité par Le Monde. La RDC avait fait part de ''toute son indignation et de ses vives protestations''.
L'Angola, deuxième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne et l'un des principaux producteurs au monde de diamants, a été frappé de plein fouet par la chute des cours du brut en 2014. Le pétrole fournit 70% des revenus de l'Etat. En prenant les rênes du pays en 2017, Joao Lourenço avait promis un ''miracle'' économique. Lequel tarde cependant à se concrétiser.