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Port de Douala : Quand Cyrille Bolloré en appelle à Paul Biya
Cyrille Bolloré, patron du groupe familial éponyme, a personnellement écrit au président camerounais Paul Biya pour solliciter l’arbitrage de celui-ci dans le renouvellement de la concession du terminal à conteneurs du port de Douala.

C’est une véritable guerre d’influence qui entoure le renouvellement de la concession du terminal à conteneurs du port de Douala. Alors que la direction du Port autonome de Douala (PAD), a annoncé, lundi 16 septembre, que l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL), filiale de MSC, allait bien remplacer, à partir du 1er janvier 2020, Douala International Terminal (DIT), détenu conjointement par Bolloré Transport & Logistics (BTL) et APM Terminals, Cyrille Bolloré a personnellement écrit à Paul Biya, dès le 12 septembre, pour solliciter son arbitrage.

Dans un long courrier, conclu par une note manuscrite rappelant « les souvenirs très amicaux de Vincent Bolloré », le patron français demande au chef de l’État camerounais d’intervenir « pour que l’accord signé avec le port de Douala le 4 octobre 2017 [soit avant l’ouverture de l’appel d’offres et qui prévoyait une prolongation de quatre ans de la concession en cours] soit mis en œuvre ; de solder amiablement tous les différends opposants le PAD et DIT ; enfin de relancer sereinement un appel d’offres de la concession, sur des bases équitables ».

Après avoir rappelé l’importance de son groupe, présent au Cameroun dans les secteurs des transports et de la communication, de l’énergie et des plantations, Cyrille Bolloré a indiqué que sa filiale avait demandé la protection des tribunaux nationaux et de la Cour d’arbitrage internationale, afin de protéger ses droits à concourir à sa propre succession.


En attente du jugement de la Cour suprême

Le 16 août, le tribunal administratif de Douala, saisi par DIT, avait d’ailleurs rendu une première décision allant dans le sens de l’opérateur, demandant le report du processus d’attribution. Une décision de justice dont n’a pas tenu compte la direction du PAD, mais qui l’a obligé à désigner TIL, à titre provisoire, le temps que la Cour suprême du Cameroun juge l’affaire sur le fond.

En passant outre, le PAD a pris le risque de se placer dans l’illégalité, estime-t-on chez DIT, qui a également publié un document, début septembre, contestant les prévisions de trafic retenues par l’autorité portuaire pour valider son choix.

Impossible de dire si Paul Biya a répondu à Cyrille Bolloré, ou s’il est intervenu sur un dossier éminemment politique. Peut-être aura-t-on un début de réponse dans les prochaines semaines, quand la Cour suprême du pays aura rendu, à son tour, sa décision.

Source: Jeune Afrique