Après une semaine marquée par des attaques mystérieuses contre des pétroliers non loin du golfe Persique, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salman accuse à son tour Téhéran d'être l'instigateur des explosions qui ont endommagé les deux navires. Dans un entretien au journal saoudien Al-Charq al-Awsat, l'homme fort du royaume réaffirme le soutien de son pays à la politique américaine visant à faire pression sur l'Iran.
« Nous ne voulons pas la guerre dans la région », assure Mohammed ben Salman. Mais le prince héritier saoudien dit aussi que son pays est prêt à « réagir à toute menace contre son peuple, sa souveraineté, son intégrité territoriale et ses intérêts vitaux
« MBS », comme on le surnomme, ne prend pas de gants pour désigner l'Iran comme étant l'auteur des deux attaques commises en mer cette semaine. Le prince saoudien rappelle que l'un des deux pétroliers visés est japonais et qu'il a été pris pour cible alors même que le Premier ministre japonais était en visite à Téhéran.
Mohammed ben Salman fustige une absence de respect, tout en espérant que l'Iran finisse par devenir un « État normal » en « cessant sa politique hostile ». L'homme fort d'Arabie saoudite réaffirme son soutien à la politique de Donald Trump dans la région, et au retour des sanctions américaines visant la République islamique.
Au cours de cet entretien, le prince héritier revient aussi sur l'affaire du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné l'année dernière. Mohammed ben Salman assure que son pays fera « toute la lumière » sur ce crime, qui a assombri les relations entre le royaume et ses alliés occidentaux.
Téhéran se défend en retournant l'accusation Pour le président du Parlement iranien, les attaques contre les pétroliers en mer d'Oman « complètent les sanctions économiques » américaines. Ali Larijani laisse ainsi entendre que les États-Unis pourraient être à l'origine du mystérieux incident de jeudi dernier. « Il semble que les actions suspectes sur des tankers en mer d'Oman complètent les sanctions économiques » des États-Unis contre l'Iran, car les Américains « n'ont atteint aucun résultat avec ces sanctions », a déclaré Ali Larijani dans un discours au Madjles.
Un peu plus tôt dans la semaine déjà, le président iranien Hassan Rohani avait dénoncé un « sabotage diplomatique » en s'étonnant de la rapidité avec laquelle Washington avait accusé Téhéran. Les deux camps s'accusent donc mutuellement, les États-Unis s'appuyant notamment sur une vidéo qu'ils considèrent comme une preuve de l'implication iranienne.
Les États-Unis garantiront le passage par le détroit d'Ormuz Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a assuré ce dimanche sur Fox News Sunday que son pays allait garantir le passage par le détroit d'Ormuz, une voie maritime par laquelle transite une bonne partie du commerce mondial des hydrocarbures, au beau milieu du face à face tendu entre l'Iran d'une part et, d'autre part, les pétromonarchies du Golfe soutenues par leur allié américain.