D'après des sources du New York Times, l'United States Cyber Command - branche de l'armée américaine consacrée aux cyberconflits - aurait implanté des « malwares offensifs » sur le réseau électrique russe. Une conséquence directe des tensions 2.0 observées ces dernières années entre les deux puissances.
L'année dernière, l'US Cyber Command était élevée au rang de « unified command » par Donald Trump. Une formalité permettant à la branche numérique de l'armée américaine d'être considérée, du moins sur le papier, comme tout aussi importante que les autres commandements du Pentagone. Son rôle reste cependant le même depuis sa création en 2010 : défendre les réseaux d'information et conduire, si nécessaire, des opérations militaires dans ce que les autorités américaines décrivent comme le « cyberespace ». Une mission que le Général Paul Nakasone (chef de la NSA et de l'US Cyber Command) souhaitait, l'année dernière, mener de façon plus agressive. D'après le Times, nous y sommes.
Le réseau électrique russe ciblé Depuis « au moins » 2012, précise Engadget, l'US Cyber Command mène des opérations de reconnaissance sur le réseau électrique russe. Le New York Times avançait toutefois ce 15 juin que l'armée était passée à la vitesse supérieure en y implantant des « malwares offensifs ». Les détails de cette infiltration ne sont pas clairement connus, pas plus que son ampleur. Difficile par ailleurs de savoir précisément quels impacts ces malwares pourraient avoir sur le réseau électrique russe.
Les intentions de l'USCC sont en revanche explicites : cette infiltration se veut dissuasive et doit servir d'arme en cas d'escalade digitale entre les Etats-Unis et la Russie.
Pour mener cette opération, l'armée aurait mis à profit une loi promulguée en 2018. Cette dernière autorise L'US Cyber Command à mener des campagnes en ligne secrètes ayant pour objectif « de dissuader, de protéger ou de se défendre contre » des cyberattaques sans être forcée d'en référer au président. Engadget explique ainsi que cette intégration de malwares sein du réseau électrique russe pourrait avoir été conduite sans que Donald Trump ne soit mis dans le secret.
Pour rappel, le président Trump estimait en juillet dernier que les cyberattaques russes avaient pris fin.
Les Etats-Unis veulent pouvoir riposter en cas de nouvelles attaques Seul John Bolton, Conseiller à la sécurité nationale, a accepté de s'exprimer suite à la publication de l'enquête du New York Times. L'intéressé a déclaré cette semaine que les Etats-Unis cherchaient en effet à étendre le champ de leurs potentielles cyber-cibles. D'après lui, l'objectif est avant tout d'avertir la Russie : en cas de nouvelles cyberattaques, le Pentagone a de quoi riposter.
Avec cette opération, les Etats-Unis semblent vouloir figer le cyberconflit avec la Russie dans une forme de statu quo numérique... aux forts relents d'une guerre froide d'un genre nouveau.