Les Super Falcons ont longtemps tenu en échec l’équipe de France avant de céder sur un penalty que l’arbitre a donné à retirer (1-0). La sélection nigériane, frustrée, grince des dents. Elle doit maintenant attendre les derniers résultats du premier tour pour savoir si elle pourra rejoindre les huitièmes de finale.
Tout ça pour ça… C’est l’expression désabusée que le Nigeria pourrait lâcher après ce troisième et dernier match du premier tour contre l’équipe de France lundi (0-1). D’accord, les Super Falcons n’ont pas beaucoup semé le danger dans l’arrière-garde tricolore au Roazhon Park de Rennes. Mais pendant de longues minutes, les Nigérianes ont tenu en échec les Bleues. Jusqu’à ce dernier quart d’heure durant lequel tout a basculé avec l’aide de l’assistance vidéo à l’arbitrage.
Les Nigérianes victimes des nouvelles règles adoptées début juin A la 73e minute, Ngozi Ebere a heurté Viviane Asseyi dans la surface. Mme Melissa Borjas, l’arbitre, n’a d’abord rien sifflé. Ses assistantes n’ont rien remarqué non plus. Mais ses assistantes vidéo, elles, l’ont invité à revisionner les images. A raison, car la Nigériane a bien fait faute en heurtant du genou la cuisse de l’attaquante.
La double sanction est tombée : penalty accordé à la France + second carton jaune pour la défenseure Ebere, expulsée donc. Wendie Renard, qui avait marqué contre son camp face à la Norvège, s’est présentée face à Chiamaka Nnadozie… et a envoyé son tir sur le poteau. Nnadozie a alors embrassé la pelouse pendant Renard se replaçait en défense en ayant le masque. Mais elle a vite fait demi-tour...
Les assistantes vidéo ont rappelé Mme Borjas. Les images montrent que Chiamaka Nnadozie a quitté sa ligne de but au moment où Wendie Renard a frappé son penalty. Depuis le 1er juin, les règles de la Fifa indiquent que les gardiens/gardiennes doivent avoir au moins un pied sur la ligne quand le tireur/la tireuse frappe. Verdict de l’arbitre principale : penalty à retirer et carton jaune pour la portièLes assistantes vidéo ont rappelé Mme Borjas. Les images montrent que Chiamaka Nnadozie a quitté sa ligne de but au moment où Wendie Renard a frappé son penalty. Depuis le 1er juin, les règles de la Fifa indiquent que les gardiens/gardiennes doivent avoir au moins un pied sur la ligne quand le tireur/la tireuse frappe. Verdict de l’arbitre principale : penalty à retirer et carton jaune pour la portiè
« Il vaut mieux que je ne dise rien » Comme face à la Norvège, la France s’en sort avec un penalty accordé par la VAR. Les circonstances de celui marqué par Wendie Renard laissent quand même un goût très amer aux Nigérianes. « Le penalty a été accordé mais on ne sait pas comment. On ne nous a rien montré. C'est la décision de l'arbitre, on ne peut rien y changer », a confié Chiamaka Nnadozie au micro de RFI après la rencontre. La gardienne de 18 ans a assuré qu’elle connaissait la règle et a fait preuve de beaucoup de mesure à propos de l’arbitre : « C’est sa décision, son travail. Je ne peux pas lui apprendre son travail. »
Il en est un, en revanche, qui a eu beaucoup de mal à se contenir après le coup de sifflet final. Thomas Dennerby, le sélectionneur des Super Falcons, a fait une apparition express en conférence de presse. En moins de deux minutes, il a répondu à seulement trois questions, de façon très lapidaire, avec un ton qui trahissait sa frustration.
« Honnêtement, si je vous donne mon avis, on me renverra sans doute à la maison. Il vaut mieux que je ne dise rien », a-t-il d’abord lancé. Son regard sur la prestation des Nigérianes ? « Mes joueuses sont des héroïnes », a-t-il juste répondu. Ses derniers mots : « La France est une très bonne équipe qui n'a pas besoin d'aide pour gagner. Je suis désolé car les filles se sont bien battues. Elles ont suivi le plan de jeu et tout a été détruit par des personnes qui n’étaient pas contentes. » Après quoi, Thomas Dennerby s’est éclipsé d’un pas rapide, en reposant vivement son casque sur le pupitre. Ambiance…
Le Nigeria scrute les autres 3e du premier tour Quelques minutes après, Corinne Diacre, la sélectionneure des Bleues, a concédé que la décision prise sur le penalty à retirer était « très sévère ». « La VAR en a décidé. Ce soir, c’est en notre faveur. La prochaine fois, ce sera peut-être en notre défaveur », a simplement décrypté la coach française. Ce Nigeria-France prouve, une fois de plus, que l’arbitrage vidéo ne règle vraiment pas tout. Au contraire, les polémiques n’en sont que plus vives.
Si l’équipe de France est qualifiée pour les huitièmes de finale grâce à sa première place dans le groupe A, l’équipe du Nigeria, elle, doit maintenant attendre et espérer. Pour l’instant, les Super Falcons, 3e du groupe A, sont qualifiées pour le tour suivant. En effet, parmi les nations qui se classent 3e, les quatre meilleures iront en huitièmes de finale.
Le Nigeria est, après sa défaite contre la France, troisième meilleur 3e avec 3 points et une différence de buts de -2 (derrière la Chine et l’Australie). Cela suffira-t-il ? On le saura les 18, 19 et 20 juin, quand les autres nations auront à leur tour joué leur dernière rencontre du premier tour. Les Nigérianes vont devoir croiser les doigts pour obtenir leur premier ticket pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde féminine.