Selon la Banque d’Italie, elle s’élevait à 2373 milliards d’euros en avril. Rome est le numéro deux sur le podium de la zone euro, derrière Athènes, pour le poids de la dette par rapport au PIB.
Déjà très élevée, la dette publique italienne a battu un nouveau record en avril. Selon la Banque d’Italie, elle s’élevait alors à 2373 milliards d’euros, soit près de 15 milliards de plus qu’en mars.
Rome est le numéro deux sur le podium de la zone euro, derrière Athènes, pour le poids de la dette par rapport au PIB. En 2018, elle dépassait en Italie 132 %, contre 181 % en Grèce et 85 % en moyenne dans la zone euro, et 98 % pour la France. Cet endettement, très loin des contraintes imposées aux pays de la zone euro, dont la dette publique ne doit pas dépasser 60 % du PIB, coûte très cher à Rome. «Le pays paie autant en intérêts pour sa dette publique que ce que lui coûte son système éducatif», soit près de 65 milliards d’euros, déplorait début juin le vice-président de la Commission Valdis Dombrovskis.
Bruxelles, qui bataille depuis des mois avec la coalition populiste au pouvoir en Italie, a de nouveau épinglé le gouvernement début juin. Une étude de la Commission sur la dette publique transalpine en 2018 conclut que l’ouverture d’une procédure «pour déficits excessifs au titre de la dette» à l’encontre de Rome est «justifiée».
La Commission européenne poursuivra donc ses préparatifs en vue d’une procédure disciplinaire contre l’Italie, a renchéri vendredi Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, à l’issue d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro. Bruxelles pourrait toutefois y renoncer si Rome prend des mesures pour se mettre en conformité avec les règles communautaires, a-t-il ajouté. Un avertissement rejeté par le nouveau président du gendarme boursier italien, Paolo Savona, ex-ministre des Affaires européennes. «Les soupçons sur une possible insolvabilité de la dette publique italienne» sont «objectivement infondés», a rétorqué celui-ci vendredi.