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Zimbabwe: Le couple du vice-président vole en éclats devant la nation
Bataille en règle entre le vice-président zimbabwéen Constantino Chiwenga et épouse Marry devant la justice du Zimbabwe. Le couple a pris la décision de se séparer, mais dans une mise en scène fort tumultueuse à laquelle est bien obligé d’assister tout le pays.

Amour, toxicomanie, tentative de meurtres, magie noire… Un cocktail d’ingrédients qui aurait ravi les productions nollywoodiennes. Sauf que là, nous sommes au Zimbabwe, dans une histoire impliquant l’une des plus hautes personnalités du pays : le vice-président Constantino Chiwenga. Vendredi, celui qui fut l’artisan du coup de force contre l’ancien président Robert Mugabe a été débouté par la justice de son pays, qui l’accuse entre autres d’avoir utilisé des soldats à des fins matrimoniales et l’enjoignant de confier la garde des enfants du couple à son épouse.

Cette décision de justice qui oblige également M. Chiwenga à autoriser l’accès d’une maison de luxe de la famille à son épouse, est le dernier développement d’une affaire de divorce qui a saisi le Zimbabwe sur le train de vie de ses élites alors que le pays est confronté à l’une des pires crises économiques de son histoire.

Des soldats à la solde

L’affaire a connu un nouveau revirement récemment lorsque l‘épouse du vice-président, Marry, a sollicité le tribunal pour demander la garde des enfants et l’accès à une maison, à une ferme et à des véhicules. Selon elle, les enfants lui avaient été enlevés par Chiwenga lorsqu’elle a été détenue pendant plus de trois semaines sur des accusations de tentative de meurtre et de blanchiment d’argent.

Après que sa femme a été libérée sous caution au début du mois, Chiwenga a refusé de lui confier la garde des enfants et les véhicules qu’elle réclamait, et a utilisé des soldats pour l’empêcher d’entrer dans leur maison dans une banlieue riche de la capitale, Harare.

« Il est inacceptable (..) pour les valeurs constitutionnelles de cette juridiction que l’armée puisse être utilisée pour régler un différend matrimonial », s’est indigné le juge Christopher Dube-Banda.

« C’est effrayant ! Ce qui est arrivé au demandeur (Marry) doit être un facteur de peur et d’inquiétude pour tous les citoyens respectueux des lois », a-t-il déclaré, ordonnant au vice-président de rendre les enfants ainsi que trois véhicules Mercedes-Benz et une Lexus à son ex-épouse « immédiatement ». Il a également déclaré que les soldats ne devraient pas empêcher Marry d’accéder à leur maison et à leur ferme.

Toxicomanie et magie noire

Ancien chef d‘état-major de l’armée et aujourd’hui deuxième personnalité du Zimbabwe, Constantino Chiwenga s’est séparé de son épouse, en décembre, à son retour de Chine où il a effectué un séjour de quatre mois pour des soins médicaux. Il accusait alors sa femme d’avoir tenté de le tuer alors qu’il se trouvait sur un lit d’hôpital en Afrique du Sud avant d‘être transporté par avion en Chine. Il l’a décrite dans les documents judiciaires comme « violente » et une « toxicomane » qui a utilisé la magie noire pour attenter à sa vie.

De son côté, Marry a accusé son mari d‘être un homme « dangereux » qui « peut utiliser l’armée quand cela lui convient … pour faire face à des adversaires présumés » et souffrant de « paranoïa aiguë provoquée par sa mauvaise santé » et « sa dépendance à de fortes doses de médicaments, y compris des opiacés non prescrits. »

Vu l‘étendue des déclarations, la procédure de divorce qui n’a même pas encore été ouverte, risque d‘être un étalage de faits inédits dont les Zimbabwéens se seraient bien passés à une période où l’une de leurs préoccupations majeures est de surmonter la crise économique.

Source: Euronews