Selon le « Financial Times », entre la perte de sa caution et son transport vers le Liban, l'ex-capitaine d'industrie aurait déboursé 20 millions de dollars.
Les détails de l'évasion de Carlos Ghosn du Japon vers le Liban restent encore confus. L'ancien patron de Renault doit prendre la parole le 8 janvier pour la première fois depuis son arrivée à Beyrouth. Sa fuite a fait grand bruit. Selon les informations du Financial Times, celle-ci aurait au total coûté quelque 20 millions de dollars à l'ancien magnat de l'industrie automobile. Une somme qui inclut les 13 millions de dollars de caution que le tribunal de Tokyo ne lui restituera pas du fait de sa fuite. Les sept millions de dollars restants auraient donc été alloués à la mise en place de l'évasion même.
Le quotidien financier britannique révèle notamment qu'une facture d'un montant de 175 000 dollars aurait été payée à l'entreprise turque MNG Jet par une société basée à Dubaï pour la location d'un jet. Cette société, Al-Nitaq al-Akhdhar, est en lien avec un ancien militaire britannique du nom de Mike Douglas, qui a fait fortune en Irak après la guerre en fournissant, sur place, des services liés au domaine de l'aviation et du pétrole. Un autre paiement de 175 000 dollars devait encore être envoyé fin décembre, précisent deux sources au Financial Times.
Ce dernier ne livre toutefois pas d'autres détails concernant le reste des dépenses liées à l'évasion de Carlos Ghosn. Certaines sont sans doute liées aux autres moyens de transport utilisés par l'ancien industriel pendant sa fuite. Il aurait notamment pris un train à grande vitesse, le Shinkansen, pour rejoindre Osaka depuis Tokyo, puis aurait emprunté un taxi pour rejoindre un hôtel situé près de l'aéroport de Kansai.
Un numéro de série qui correspond à un des avions affrétés
De son côté, Mike Douglas nie son implication dans l'évasion de Carlos Ghosn, reconnaissant simplement que ses entreprises font affaire avec MNG Jet dans d'autres domaines. « Tous les paiements que nous avons pu effectuer relevaient d'activités logistiques, du fret, mais nous n'avons pas affrété d'avion », a-t-il déclaré au quotidien britannique. Selon les précisions du titre, les jets ayant transporté l'ancien PDG de Renault ont été affrétés par un certain « Ross », mais aucun nom d'entreprise n'est indiqué.
Des sources affirment toutefois au Financial Times que la facture a bel et bien été adressée à l'entreprise Al-Nitaq al-Akhdhar. Celle-ci contient même la fin d'un numéro de série correspondant à celui d'un des jets ayant servi à transporter Carlos Ghosn vers le Liban. Mike Douglas continue toujours de nier son implication et estime que, dans cette affaire, son entreprise a été « utilisée et abusée ».