Israël répondra de manière ''retentissante'' en cas d'attaque de l'Iran, a prévenu mercredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la suite de tirs de missiles iraniens sur des bases en Irak utilisées par l'armée américaine.
M. Netanyahu avait soutenu vendredi dernier la frappe meurtrière des Etats-Unis ayant visé le puissant général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, en la qualifiant de ''légitime défense'' et en rendant hommage à son allié Donald Trump.
Le gouvernement israélien n'avait pas réagi aux propos d'un haut responsable iranien qui avait notamment menacé dimanche de réduire des villes israéliennes en ''poussièrer'' si les Etats-Unis prenaient ''la moindre mesure après notre riposte militaire'' à l'assassinat de Soleimani.
Mais mercredi, quelques heures après les tirs nocturnes de missiles iraniens sur des bases en Irak, présentés par Téhéran comme une riposte à l'assassinat de Soleimani, le Premier ministre israélien a davantage commenté la situation régionale.
''Quiconque nous attaque recevra une riposte retentissante'', a déclaré M. Netanyahu.
Benjamin Netanyahu a qualifié Qassem Soleimani de ''terroriste en chef'' et ''d'architecte'' d'une ''campagne de terreur'' au Moyen-Orient, et s'est dit solidaire des Etats-Unis, lors d'une conférence à Jérusalem en présence de l'ambassadeur américain en Israël, David Friedman.
''Ce que je dis ici aujourd'hui ouvertement... de nombreux et nombreux leaders du Moyen-Orient le pensent aussi'', a ajouté M. Netanyahu affirmant, et ''cela est particulièrement important aujourd'hui'', que les ''Etats-Unis n'ont pas de meilleur ami qu'Israël et Israël pas de meilleur ami que les Etats-Unis''.
Israël accusait notamment Qassem Soleimani, chef de la force Qods, une unité d'élite du Corps des gardiens de la révolution iranienne, de préparer des attaques contre l'Etat hébreu et d'être l'éminence grise d'un projet visant à convertir des roquettes du Hezbollah libanais en missiles de précision pouvant causer d'importants dommages sur son territoire.
Le Hezbollah, allié de l'Iran qui a mené une guerre à Israël en 2006 à laquelle Qassem Soleimani a dit avoir participé, a appelé à ''venger'' la frappe meurtrière contre l'ancien chef de la force Qods, mais en ciblant uniquement les intérêts militaires américains dans la région.
Le Hamas palestinien, qui a livré trois guerres à Israël dans la bande de Gaza et dont le chef Ismaïl Haniyeh s'est rendu cette semaine à Téhéran pour rendre hommage à Qassem Soleimani, a condamné la frappe américaine sans appeler à la venger.
Le Premier ministre Netanyahu, en campagne pour les législatives du 2 mars et qui considère l'Iran comme le principal ennemi d'Israël, a par ailleurs soutenu mercredi que les pays arabes avaient des ''relations grandissantes'' avec l'Etat hébreu.
Israël n'a pas de relations diplomatiques avec la majorité des pays arabes, mais s'est rapproché ces dernières années de puissances du Golfe comme l'Arabie saoudite, dont les tensions avec l'Iran ont failli dégénérer en affrontement ces derniers mois.
''Nous obtenons la reconnaissance du monde arabe parce que nous sommes forts... l'Etat d'Israël est une ancre de stabilité dans ces eaux troubles'', a ajouté M. Netanyahu, tout en plaidant pour le développement des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens.