Le Cameroun a tenu dimanche ses premières élections pour élire ses conseillers régionaux. La Constitution du Cameroun autorise la création de Conseils régionaux depuis plus de 20 ans. Mais c'est la première fois que des élections seront effectivement organisées.
Les régions anglophones s'interrogent
Le président Paul Biya avait promis ces élections en fin d'année dernière pour tenter de calmer les troubles dans les deux régions anglophones du pays.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun devaient en principe avoir davantage de pouvoir en matière de gestion locale.
Mais selon l'analyste politique Tayong Gilbert, les autorités locales dans ces deux régions risquent de voir leur influence se réduire au terme des élections.
''Les membres de ces Conseils régionaux ne feront que ce qu'ils appellent des propositions au gouvernement qui pourraient être soit acceptées soit rejetées par le chef de l'État. Ce sera comme un écran de fumée où vos idées pourront être acceptées ou rejetées par le chef de l'État ou le gouvernement'', estime l'analyste.
Issue déjà connue ?
Le vote sera limité à quelque 1000 conseillers municipaux et chefs traditionnels qui composent le collège électoral.
Ceux-ci décideront ensuite de qui siègera au Conseil. La grande majorité de ces conseillers dans les régions anglophones soutiennent le parti au pouvoir. Ce qui signifierait que les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest seraient favorables au président Biya.
L'opposant Njang Denis Tabe pense que ces électionssont un gaspillage d'argent.
''Pour l'instant, les élections régionales ne sont qu'un autre stratagème mis en place par le régime Biya pour dilapider l'argent des contribuables car il ne portera aucun fruit et n'aura aucun impact sur l'homme de la rue ou la population camerounaise'', estime l'opposant au régime de Paul Biya.
Les combattants séparatistes anglophones ont quant à eux appelé à un blocage de quatre jours pour empêcher la bonne tenue de ces élections régionales.