Les électeurs libériens sont aux urnes, ce mardi, dans le cadre d’un scrutin référendaire couplé à des élections sénatoriales partielles. Alors que la polémique sur l’éventualité d’un troisième mandat se fait jour, George Weah a tenu à clarifier les choses.
Environ 2,5 millions d’électeurs inscrits sont appelés aux urnes, ce mardi 08 décembre 2020, dans le cadre du référendum constitutionnel et des élections sénatoriales partielles au Liberia.
Les Libériens auront à choisir 15 sénateurs parmi 118 candidats, dont seulement 8 femmes, issus des différents partis politiques, d’alliances et de candidatures indépendantes.
La Commission électorale nationale (CEN) a décidé de maintenir la date du référendum constitutionnel, malgré la décision de la Cour suprême du Liberia qui avait ordonné le 18 novembre dernier de surseoir à son organisation, invoquant la violation de certaines dispositions constitutionnelles dans l’énoncé des propositions référendaires.
Selon la présidente de la CEN, Davidetta Browne Lansanah, les bulletins de vote pour le référendum constitutionnel ont dû être réimprimés sur la base de la décision de la Cour suprême. Permettant ainsi aux électeurs de choisir librement entre huit propositions référendaires.
Parmi les modifications clés proposées lors de ce référendum, figure notamment la réduction de la durée des mandats des élus, à cinq ans (au lieu de six) pour le président et les membres de la Chambre des représentants, et à sept ans (au lieu de neuf) pour les membres du Sénat.
Il y a également la question de l'octroi de la double nationalité qui fait débat dans la société libérienne, depuis plusieurs décennies.
Le partir au pouvoir, le CDC, a appelé les électeurs à voter « oui » à toutes les propositions. Tandis que l’opposition réunie au sein du CPP, une coalition de quatre partis d’opposition, dont l’ancienne formation politique au pouvoir, a appelé au boycott de ce referendum, bien qu'elle n'ait pas officiellement rejeté les propositions.
Pour l’opposition qui avait déjà participé à la saisine de la Cour Suprême, les délais étaient trop courts pour une meilleure organisation de ce scrutin référendaire.
Par ailleurs, la tenue de ce référendum fait craindre à une partie de l’opposition et de l’opinion publique que la modification de la Constitution qui en découle n'ouvre la porte à une remise à zéro des compteurs, en matière de mandats présidentiels, pour le président actuel.
Des craintes ouvertement rejetées par George Weah (photo) qui soutient que l'article 93 de la Constitution indique très clairement que si elle est amendée, sous le mandat d'un président, ce président n'en profite pas. La limitation du nombre de mandats à deux reste en vigueur.