Le président congolais Félix Tshisekedi poursuit ses consultations à Kinshasa pour sortir de la crise avec son partenaire de coalition, le FCC pro-Kabila. Ce samedi après-midi, le chef de l’État devrait rencontrer Moïse Katumbi, opposant et ex-gouverneur du Katanga. De son côté, le parti de l’ex-président tente de camper sur l’accord passé avec Félix Tshisekedi.
Moïse Katumbi, mais également Gabriel Kyungu, président de l’UNAFEC et président du conseil d’administration de la société de chemin de fer (SNCC), vont être reçus, ainsi que plusieurs représentants de sa coalition Ensemble pour la République.
L’ancien gouverneur du Katanga l’a dit vendredi 6 novembre lors de son arrivée à la capitale congolaise : il est venu pour écouter, pour trouver les voies et moyens de sauver ensemble le Congo, car « le pays est en détresse ». Il a ensuite pris un bain de foule à Kinshasa : son convoi a mis cinq heures à rejoindre son domicile.
L’« Union sacrée » semble exister déjà parmi les militants : on a vu vendredi 6 novembre côte à côte militants d’Ensemble pour la République et du parti présidentiel réclamer le départ de Joseph Kabila du pouvoir… comme s’il n’avait jamais quitté la présidence.
L’actuel chef de l’État congolais a quant à lui dit que sa coalition avec son prédécesseur battait de l’aile : il n’arrive pas à gouverner.
Avec ses 68 députés, Moïse Katumbi peut devenir un allié important. Mais l’opposition d’avant les élections de 2018 peut-elle devenir majorité ? Pas sans débaucher une centaine de députés du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila.
Le FCC intransigeant sur l’accord passé avec Tshisekedi
De son côté, le FCC a lancé officiellement sa retraite samedi 7 novembre au matin, au-delà de l’aéroport de la capitale, sur le site du Safari Beach. Cela pour trouver une position commune face aux consultations lancées par Félix Tshisekedi.
L’ancien président Joseph Kabila n’y est pas aujourd’hui, toutefois. Pour cette première journée, seulement une réunion entre les chefs de groupements politiques et associations du FCC a été organisée. Il y a quelques personnalités comme le Premier ministre ou le président du Sénat. La présidente de l’Assemblée nationale, elle, s’est fait représenter.
D’entrée de jeu, le coordinateur du FCC Nehemie Mwilanya l’a dit : le FCC restera intransigeant sur le respect de la Constitution et de l’accord qui le lie à Félix Tshisekedi et à sa coalition. Cet accord prévoit l’impunité pour l’ancien régime, les pourcentages de répartition de postes entre les deux alliés et empêcherait l’actuel chef de l’État de se présenter en 2023. Joseph Kabila sera surement là dimanche 8 novembre, promet-on.
Depuis l’annonce des consultations de Félix Tshisekedi, le FCC a mobilisé presque chaque jour ses cadres : d’abord avec des consultations avec Joseph Kabila à Kingakati. Puis cette retraite qui était initialement annoncée dans la foulée. Finalement, il s’est écoulé presque une semaine de réunions préparatoires pour finalement commencer samedi 7 novembre.
Peu de cadres du FCC dans le dialogue
Jusqu’à présent, peu de cadres FCC sont venus aux consultations de Félix Tshisekedi. L’ancien président du Sénat Leon Kengo wa Dondo y était hier vendredi. Il y a aussi le sénateur Lola Kisanga qui avait déjà annoncé son ralliement au chef de l’État. Enfin, quelques gouverneurs et députés, tous originaires du Grand Équateur, qui se plaignent de la marginalisation de leur province.
Le mot d’ordre officieux au sein du FCC de ne pas se présenter pour le moment à ces consultations, a donc été plutôt respecté.