Les quinze pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont réunis samedi à Ouagadougou pour trouver “des solutions réalistes” à “court terme”, après la fermeture en août des frontières terrestres du Nigeria aux marchandises.
“La fermeture des frontières terrestres du Nigeria aux marchandises est très préoccupante car elle touche aux fondements même de notre communauté, à savoir la libre circulation des personnes et des biens”, a déclaré le général de corps d’armée nigérien Salou Djibo. “Cette rencontre (…) doit proposer des solutions réalistes et applicables à court terme”, a-t-il dit, à l’ouverture de la réunion qui rassemble les ministres des Affaires étrangères et du Commerce de la Cédéao.
“La fermeture unilatérale des frontières va à l’encontre de tous les traités commerciaux et de libre circulation signés par le Nigeria dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest”, a-t-il martelé.
La raison de la fermeture
Depuis août 2019, le Nigeria a fermé de manière inattendue ses frontières terrestres au commerce de marchandises. Il a expliqué vouloir ainsi mettre fin à la contrebande, notamment de riz ou de poulets surgelés en provenance du Bénin qui traversent illégalement la frontière poreuse avec le géant nigérian de 190 millions d’habitants.
La fermeture des frontières a également jeté une ombre sur un accord historique de libre-échange, signé par 54 des 55 pays africains, une initiative saluée comme une avancée cruciale vers la suppression des barrières commerciales du continent.
“Notre communauté vit des moments difficiles. Il y a péril en la demeure (car) nos acquis sont fragilisés par la fermeture des frontières terrestres aux marchandises entre le Niger, le Nigeria et le Bénin depuis six mois maintenant, (qui) a un impact négatif sur le volume des échanges intercommautaires pour les années 2019 et 2020”, a déclaré le président de la commission de la Cédéao, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou.
“Cette fermeture a des répercussions profondes sur les échanges, les opérateurs économiques, sans oublier les consommateurs qui doutent aujourd’hui de notre communauté”, a-t-il ajouté, évoquant des “conséquences financières catastrophiques”.