Paul Kagame et Yoweri Museveni se rencontrent ce vendredi à la frontière, sous la médiation de Félix Tshisekedi et Joao Lourenço. Objectif : normaliser les relations.
Paul Kagame et Yoweri Museveni se rencontrent ce vendredi à la frontière, sous la médiation de Félix Tshisekedi et Joao Lourenço. Objectif : normaliser les relations.
La rencontre est prévue à la frontière entre les deux pays, où la circulation est au point mort depuis près d’un an. Le but : normaliser les relations entre Kampala et Kigali, qui s’accusent mutuellement de déstabilisation. Ces derniers jours, le dialogue semble cependant avoir repris, alors que les deux voisins ont échangé des prisonniers dès janvier 2020.
Treize ressortissants rwandais ont été libérés par l’Ouganda mardi. Kampala a également transféré deux hommes suspectés par Kigali d’avoir participé à l’attaque de Kinigi, qui avait coûté la vie à 14 civils en octobre dans le nord du Rwanda.
Le geste a été salué par les autorités rwandaises qui assurent de leur côté avoir relâché vingt ressortissants ougandais. Ils auraient été transférés vers Kampala la semaine dernière.
Les deux voisins parlent de « gestes de bonne volonté » à l’approche du sommet de demain, mais restent tout de même campés sur leurs positions. Kigali persiste à dire qu’une centaine de Rwandais sont toujours détenus illégalement en Ouganda. Le Rwanda continue aussi d’accuser son voisin de soutenir des groupes rebelles hostiles au gouvernement de Paul Kagame. Kigali donne une liste de noms et demande à Kampala d’ouvrir des enquêtes.
De son côté, l’Ouganda demande aussi la libération d’autres Ougandais détenus au Rwanda.
Seul point positif : selon une source gouvernementale rwandaise, un traité d’extradition entre les deux pays pourrait être ratifié demain lors du sommet.
Impact économique
Depuis un an, le Rwanda déconseille à ses ressortissants de se rendre en Ouganda et dans les faits, la circulation des biens et des personnes à la frontière est entravée depuis des mois. Le lieu de la rencontre est donc symbolique.
« Avec les chefs d’Etats qui se déplacent à la frontière, on peut s’attendre à une étape positive dans le processus », avance un diplomate en poste à Kigali. « Sinon on rentrera dans une dynamique qui risque d’avoir des conséquences négatives pour les populations, mais aussi pour l’image du Rwanda » ajoute-t-il.
S’il n’est pas chiffré, l’impact économique des tensions entre les deux voisins est réel. En aout dernier, le mémorandum signé à Luanda stipulait déjà « la reprise des activités transfrontalières » entre les deux pays.
Mais si le dialogue semble avoir repris ces derniers jours, les désaccords sont encore nombreux. « Pour nous, les progrès effectués sont insuffisants » explique ainsi Olivier Nduhungirehe, ministre rwandaise en charge des Affaires régionales.