Le président Uhuru Kenyatta a réuni ce mercredi 4 mars son Conseil national de sécurité en session extraordinaire après des affrontements lundi, entre l’armée somalienne et celle de l’État fédéral somalien du Jubaland. Ces violences se sont déroulées juste à la frontière avec le Kenya. Or le gouvernement kenyan a accusé Mogadiscio d’avoir violé l’intégrité et la souveraineté de son territoire.
Selon le Kenya, les combats entre l’armée somalienne et celle du Jubaland auraient débordé avec une incursion de soldats somaliens dans la ville frontalière kenyane de Mandera, où ils auraient « détruit des propriétés de citoyens », et se seraient engagés dans « des activités agressives et belligérantes », dit Nairobi. Une « provocation » inacceptable disent les Kenyans.
Le communiqué fait écho aux mêmes accusations de viol de souveraineté lancées par la Somalie à son voisin le mois dernier.
Beaucoup de choses se jouent en toile de fonds, notamment le futur retrait en 2021, de la force africaine, et donc des soldats kenyans déployés en Somalie pour combattre les islamistes.
« Les Kenyans veulent rester. Mais le président Somalien Farmajo pense qu’il n’en a pas besoin et peut s’appuyer sur ses alliés Turcs et Qataris », confie un observateur.
En tout cas, on est dans une nouvelle étape dans la détérioration des relations entre les deux pays, envenimées par un litige frontalier maritime qui passera devant la justice internationale en juin. « Possible que la situation se dégrade encore avant le jugement », craint un diplomate.