La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dément avoir commandé le covid-organics (CVO), censé remédier au coronavirus.
Le covid-organics, faut-il le rappeler, est l‘œuvre de chercheurs malgaches de l’Institut malgache de recherche appliquée (IMRA) présenté sous forme d’une tisane afin de combattre le nouveau coronavirus. Il est « à la fois préventif et curatif composé d’artemisia et de plantes médicinales malgaches », selon le président malgache Andry Rajoleina qui explique que le produit a déjà des preuves dans son pays qui compte jusqu’ici 101 guérisons et zéro décès sur 151 cas.
Ainsi, pour Rajoelina, pas question de priver ses pairs africains d’une aussi « salvatrice » trouvaille. Le président malgache a récemment annoncé avoir envoyé à plusieurs pays africains dont les 15 membres de la CEDEAO. « À la demande de plusieurs chefs d‘état africains, c’est avec honneur que nous vous remettons les dons de Madagascar pour les 15 pays de la CEDEAO », déclarait-il en remerciant le Bissau-Guinéen Embalo qui s‘était engagé à distribuer le produit dans toute la zone CEDEAO.
Mais dans un communiqué rendu public mercredi, l’organisation ouest-africaine a nié avoir commandé le CVO. « Nous souhaitons indiquer que la CEDEAO et son institution spécialisée en matière de santé qu’est l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) se dissocient de cette affirmation, et informer le public que nous n’avons jamais commandé ledit médicament », peut-on lire dès le premier paragraphe du document.
La CEDEAO précise toutefois : « Nous souhaitons indiquer par ailleurs, que dans le cadre de son mandat qui est d’assurer la sauvegarde et l’amélioration de la santé des populations de la région, l’OOAS reste engagée vis-à-vis de la promotion des pratiques et des produits d’une Médecine traditionnelle rationnelle dans l’espace CEDEAO, et a travaillé de façon cohérente pendant des années, avec les États membres dans le cadre d’études scientifiques sur les médicaments à base de plantes dont l’efficacité est prouvée ».
Ce qu’en pensent l’OMS et l’UA
Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), organe de l’Union africaine en charge des questions de santé dit être en discussion avec Madagascar pour « examiner les données scientifiques recueillies jusqu’à présent sur la sûreté et l’efficacité des matières organiques pour le COVID-19 », peut-on lire dans un communiqué rendu public par l’UA ».
Position quasi-identique du côté de l’OMS qui semblait un peu plus tranchée que d’autres institutions. « L’OMS accueille favorablement les innovations à travers dans le monde, y compris le recyclage des médicaments, des produits issus de la pharmacopée traditionnelle et la mise au point de nouvelles thérapies dans le cadre de la recherche de traitements potentiels de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) », peut-on lire dans un communiqué publié le 4 mai dernier par le bureau Afrique basé à Brazzaville.