Cela fait maintenant un an que Huawei a été placée sur la fameuse entity list américaine. Une mise au ban qui l’empêche de commercer avec la plupart des entreprises américaines, et notamment Google, dont Huawei était jusqu’ici dépendante pour proposer ses smartphones Android en Europe.
Mais l’inscription sur l’entity list est censée être renouvelée annuellement, et l’échéance arrive dans les jours qui viennent. Sans aucune surprise cependant, Huawei, ZTE et les autres entreprises chinoises concernées par les sanctions américaines vont devoir rempiler pour un an an moins.
Les USA renouvellent leurs sanctions à l’encontre de Huawei
Dans la nuit, le président américain Donald Trump a étendu les mesures d’urgence et de sécurité nationale prises en mai 2019 pour un an. L’objet de ce prolongement ? Le « risque de sécurité nationale » posé par les équipements de télécommunication des entreprises visées n’est pas moins important que l’an passé ; Huawei doit donc continuer d’être mise à l’écart de l’économie américaine.
Étendues pendant au moins un an, les sanctions qui pèsent sur Huawei et ZTE devraient reprendre leur forme actuelle avec, notamment, cette mesure un brin paradoxale autorisant les entreprises américaines à commercer avec Huawei.
Des mesures protectionnistes qui ravissent les membres de la CTIA, le lobby des télécommunications américain, qui estime que les dispositions actuelles profitent aux consommateurs américains « en réduisant le risque qu’ils soient soumis à des appareils compromis » — comprenez, espionnés par le gouvernement chinois.
Quel avenir pour Huawei en Occident ?
C’est la question à plusieurs milliards de dollars. Déjà lourdement handicapée depuis un an sur le marché européen, aucune éclaircie ne semble au programme dans les prochains mois pour Huawei.
Depuis la mise en place des sanctions, le constructeur chinois a déjà tenté à deux reprises de lancer un smartphone haut de gamme : le Huawei Mate 30 Pro, en fin d’année dernière, et le P40 Pro, au mois de mars. L’un comme l’autre dépourvu des applications et services Google, nous notions dans nos tests respectifs à quel point cela rendait les smartphones au mieux frustrants, au pire complètement inutilisables.
Un état de fait confirmé à demi-mot par Huawei qui, hier, annonçait qu’elle allait relancer sur le marché le Huawei P30 Pro dans les prochains mois, celui-ci étant le dernier smartphone de sa gamme à profiter encore de la licence Android octroyée par Google.
Par chance, les sanctions américaines ne semblent nullement handicaper Huawei sur le marché des ordinateurs portables. Récemment, le constructeur a lancé en Europe les excellents MateBook D14 et MateBook X Pro - deux ultrabooks vendus à un prix compétitif.
Huawei est moins touché sur le segment des laptops que des smartphones. © Huawei Ainsi, en dépit des investissements colossaux pour développer ses Huawei Mobile Services ainsi que toute une suite applicative en mesure de remplacer le géant Google au cœur d’Android, peut-être que l’avenir de l’entreprise en Europe ne se jouera plus sur la vente d’équipements aux particuliers. Mais malheureusement pour lui, un climat de défiance global lui met aussi d’énormes bâtons dans les roues sur le marché de la 5G. Plusieurs pays européens ont déjà émis le souhait de se passer des services du constructeur chinois pour déployer leur réseau.