Au mois de mai 2020 courant, l’Agence de promotion des investissements (API), qui implémente la loi de 2013 portant incitations à l’investissement privé en République du Cameroun, a déjà signé 224 conventions avec différents investisseurs nationaux et étrangers, a récemment révélé le quotidien gouvernemental, Cameroon tribune.
Selon ces informations émanant de l’API - qui précise cependant que cette loi n’est effectivement entrée en vigueur qu’en 2014 - toutes les conventions signées jusqu’ici représentent des intentions d'investissements cumulés d’un montant de 4000 milliards FCFA. Environ 74 000 emplois sont projetés.
Au demeurant, si le volume des investissements admis à bénéficier des avantages de la loi de 2013 (révisée en 2017) indique une ruée des investisseurs vers les avantages fiscaux et douaniers allant de 5 à 10 ans que ce texte règlementaire institue, de nombreuses interrogations subsistent sur l’effectivité des investissements annoncés.
Abordant cette question au cours d’une interview au magazine Investir au Cameroun du mois de juin 2016, Marthe Angeline Mindja, la DG de l’API, s’était déjà voulue rassurante. « En ce qui concerne les réalisations concrètes existant déjà sur le terrain, 30 à 40% des projets agréés ont déjà démarré leur programme d’investissement ; leur implantation se fait de manière progressive », avait-elle indiqué.
Même si elle précisait, par ailleurs, « que la signature d’une convention est une intention d’investir », la DG de l’API avait cependant rappelé que la loi de 2013, révisée en 2017, « prévoit, pour les entreprises nouvelles, une durée de 5 ans pour la phase d’installation et 10 ans pour la phase d’exploitation ; et pour les entreprises existantes, une durée de 5 ans pour réaliser leur projet d’investissement. Les gens ont tendance à oublier ce détail. Donc, la plupart des entreprises concernées sont encore dans les délais requis, à savoir cinq ans pour la phase d’installation. Elles sont donc en train de s’installer, même si certaines ont accéléré le processus ».
Brice R. Mbodiam