180 nouveaux députés camerounais vont recevoir une prime de quatre milliards de F CFA. C’est quatre fois plus que l’enveloppe qui avait initialement été allouée au Fonds spécial de solidarité contre le coronavirus.
Il est des décisions dont on sait par avance – ou dont on devrait savoir – qu’elles vont faire polémique. Le 12 mai dernier, le ministre camerounais des Finances, Louis-Paul Motaze, a autorisé le versement d’une prime de quatre milliards de F CFA (environ 6, 1 millions d’euros) aux 180 députés nouvellement élus à l’issue des législatives du mois de février. Dans le document, qui a depuis fuité, le ministre précise que ces primes doivent servir à l’achat de véhicules de fonction et d’équipements divers.
Alors que le Cameroun enregistre une forte propagation du Covid-19 (175 morts et plus de 5300 cas au 27 mai) et que des voix se sont élevées pour dénoncer l’insuffisance de moyens, cette nouvelle a fait l’effet d’une bombe.
Indignation et colère
« L’État n’a pas assez d’argent pour acheter à nos soignants des gants et des masques en quantités suffisantes, mais où trouve-t-il quatre milliards de F CFA pour acheter des voitures aux députés ? » s’indigne un médecin résidant à Yaoundé.