Aux Etats-Unis, comme annoncé, Donald Trump a annoncé de nouvelles sanctions contre la Chine l’accusant une nouvelle fois d’être responsable des milliers de morts du Covid-19. Il annonce également la révocation du statut spécial de Hong Kong auprès des Etats-Unis après l’adoption par Pékin de la loi controversée sur la sécurité nationale.
Depuis le jardin de la Maison Blanche, dit notre correspondante à New York, Loubna Anaki, Donald Trump a mis à exécution les menaces qu’il brandit depuis plusieurs jours. Pour le président américain, la Chine a violé l’accord sur l’autonomie de Hong Kong en adoptant la loi sur la sécurité nationale. Un texte qui permet notamment le retour des organes de sécurité chinois dans l’ancienne colonie britannique et qui pour beaucoup est une menace pour les libertés.
« La Chine prétend protéger la sécurité nationale. Mais la vérité, c’est que Hong Kong était une société libre, sûre et prospère. La décision de Pékin est un retour en arrière. Elle renforce la mainmise du système sécuritaire chinois sur ce qui était jusque-là un bastion de liberté », a affirmé le président américain.
L'annulation du statut spécial de Hong Kong
Donald Trump a déclaré que Hong Kong ne pouvait plus être considéré comme un territoire autonome par rapport à la Chine. Il a ainsi annoncé l’annulation du statut spécial dont bénéficiait le territoire dans ses relations avec les Etats-Unis. Cela implique notamment la suspension des exemptions commerciales et de la coopération judiciaire. Accusant également la Chine d’être responsable de la gravité de la crise sanitaire mondiale, Donald Trump a annoncé de nouvelles sanctions envers Pékin comme l’interdiction d’entrée sur le territoire américains à certains citoyens chinois considérés comme un risque.
Le président américain qui accuse également la Chine d’avoir pris le contrôle de l’Organisation mondiale de la santé suspend les relations et contributions américaines à l’OMS.
Visioconférence à l'ONU
Deux heures avant l’annonce choc de Donald Trump à propos de Hong Kong, la Chine et les Etats-Unis s’étaient retrouvés autour du dossier au Conseil de sécurité à l’ONU. Après trois jours de d’escalade sur le sujet par tweets et communiqués interposés, les diplomates de l’organisation internationale, toujours confinés à New York, ont échangé par visioconférence à propos de la loi sur la sécurité nationale que Pékin voudrait imposer à Hong Kong. Un épisode qui durcit un peu plus l’affrontement dans lequel sont engagés les Etats-Unis et la Chine depuis plus de deux mois au Conseil de sécurité, explique notre correspondante à l'ONU, Carrie Nooten.
Au Conseil de sécurité, certains voient la loi que Pékin voudrait appliquer à Hong Kong comme une violation de la déclaration conjointe sino-britannique, qui lui garantissait un système législatif autonome jusqu’en 2047. Et ce texte ayant été validé par l’ONU, comme une violation directe du droit international, il y a trois jours déjà, les Etats-Unis avaient réclamé une réunion sur le sujet - ce que la Chine avait rejeté.
C’est finalement à huis clos que diplomates britanniques et américains ont exhorté leurs homologues chinois à réfléchir aux « inquiétudes légitimes » liées à l’autonomie de Hong Kong. L’ambassadeur de Grande-Bretagne a prédit le risque d’une restriction des libertés et de divisions profondes dans la société hongkongaise. Sur un ton plus ferme, l’américaine Kelly Craft a appelé les autres pays à demander à la Chine d’honorer ses engagements. Sans surprise, l’ambassadeur Zhang Jun a rétorqué sur la ligne habituelle de Pékin, arguant qu’il s’agissait de souveraineté nationale. Puis quelques heures plus tard, dans un communiqué empreint de colère et d’ironie, il a martelé son propos, et offert aux deux pays de les aider à régler le Brexit, ou les émeutes raciales de Minneapolis - deux dossiers d’affaires politiques intérieures.