Le procès impliquant Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, et deux autres coaccusés se poursuit à la prison centrale de Makala, à Kinshasa. Ce procès concerne la gestion des fonds dédiés aux projets de maisons préfabriquées dans le cadre du programme d’urgence de Félix Tshisekedi. Au cours de l’audience de ce jeudi 4 juin, plusieurs témoins sont passés à la barre, dont des anciens ministres.
L’audition des témoins a permis au tribunal d’être éclairé sur plusieurs anomalies dans le processus du décaissement des fonds. Marcellin Bilomba, conseiller principal du chef de l'État pour les affaires économiques, a révélé à la barre que 66 700 000 dollars ont été payés à la société Samibo SARL pour 1 500 maisons préfabriquées.
Il a soutenu qu’il avait quitté la coordination du programme de 100 jours à cause d'un manque de transparence et a accusé Vital Kamerhe d'avoir monté ce système. Marcellin Bilomba a parlé « d’un montage grossier, d’un détournement intellectuel ».
Pour sa part, Pierre Kangudia Mbayi, ancien ministre du Budget, a assuré à la barre que les paiements étaient effectués en procédure d’urgence en passant directement par le ministre des Finances, sur décision du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi.
De son côté, Henri Yav Mulang, ancien ministre des Finances, a expliqué que tous les paiements étaient faits sur la base d’un plan de décaissement concocté à la présidence de la République et sur la base d’une lettre de Vital Kamerhe.
Ce dernier a clamé, une fois de plus, son innocence et soutenu que toutes les décisions prises l’étaient sur instruction du président de la République. Il a même promis de montrer « sous le sceau du secret » au tribunal certaines annotations faites par Félix Tshisekedi.
Le tribunal a également fait venir à la barre le général-major Christian Tshiwewe, commandant de la Garde républicaine, comme témoin. Ce dernier a rapporté que Félix Tshisekedi était content du travail réalisé par la société de Samih Jammal au camp Tshatshi et avait demandé que d’autres maisons préfabriquées soient construites au profit des militaires.