Au Burundi, le président élu est réapparu hier samedi, pour la première fois depuis quatre jours et la mort du président Pierre Nkurunziza, le 8 juin. Évariste Ndayishimiye a participé à une cérémonie d’hommage au disparu et pendant plus de 15 minutes, le général, un fervent catholique très pratiquant, ne s’est pas privé de métaphores bibliques pour rendre hommage à celui dont il va prendre la succession et qu’il compare, rien moins, qu'à Jésus.
La cérémonie était organisée au palais présidentiel Ntare Rushatsi de Bujumbura autour d'une des photos officielles du président décédé. La voix grave et en costume col Mao comme à son habitude, le président élu a rendu un hommage très appuyé à Pierre Nkurunziza, le « Moïse » du Burundi, qu’il n’a pas hésité à encenser en le comparant au « Jésus » des chrétiens, décédé le 8 juin, rapporte Esdras Ndikumana, du service Afrique de RFI. Comme le Christ de la Bible, le président défunt avait terminé selon lui son œuvre sur terre et il a tenté de prévenir que son heure avait sonné, mais son message n’a pas été compris,
« Lorsque Jésus allait quitter la Terre, il a d’abord choisi un chef pour ses disciples, Pierre, à qui il a dit 'sois le berger de mes brebis', a lancé Evariste Ndayishimiye. Jésus parlait également à ses disciples en utilisant des paraboles, et ils ont commencé à lui demander, 'où est-ce que vous voulez vous rendre ?'. Ils ne comprenaient rien à ses messages... Ça s’est passé de la même manière pour nous aussi. Pierre Nkurunziza nous a donné un message, que nous n’avons pas compris. C’est pour ça que je vous dis que l’épreuve que nous traversons est due à la volonté de Dieu ».
Le général Évariste Ndayishimiye était sorti du radar depuis l’annonce de la disparition de son mentor, mort officiellement d’un « arrêt cardiaque », alors que de nombreuses sources dont des médecins parlent du Covid-19.
Des rumeurs persistantes avaient donc commencé à circuler sur son état de santé, certains n’hésitant pas à assurer qu’il aurait lui aussi été rattrapé par cette pandémie. Samedi, le président élu du Burundi n’y a fait aucune allusion dans son discours, mais il a appelé la population à ne pas prêter l’oreille « aux rumeurs suscitées par Satan ».