La CPI a inculpé le président kosovar Hashim Thaçi et l'ex-patron du renseignement de la guérilla kosovare et actuel dirigeant du Parti démocratique du Kosovo (PDK), Kadri Veseli, pour crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis durant la guerre contre la Serbie, à la fin des années 1990.
C’est un coup de théâtre majeur qui vient secouer le Kosovo et tous les Balkans. Hashim Thaçi et son bras droit Kadri Veseli ont été accusés ce mercredi 24 juin de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par les Cours spécialisées de La Haye, chargées de juger les crimes commis au Kosovo durant la guerre contre la Serbie.
Les deux hommes sont accusés d’avoir fait éliminer une centaine de personnes, des opposants albanais, des Serbes ou des Roms. Les Cours spécialisées ont été créées sur la base du retentissant rapport de Dick Marty, en 2010, qui avait révélé les crimes imputés à l’ancienne guérilla albanaise de l’UCK, dont Thaçi et Veseli étaient des figures de premier plan.
La visite de Thaçi à Washington annulée
Quand l’acte d’accusation a été rendu public, Hashim Thaçi se trouvait dans un avion le conduisant à Washington, où il devait participer, samedi, à une rencontre avec son homologue serbe Aleksandar Vucic, les Etats-Unis poussant à la conclusion rapide d’un accord « final » entre le Kosovo et la Serbie.
Richard Grenell, l’émissaire spécial de Donald Trump pour le Kosovo, a annoncé peu avant 19h que la rencontre aurait bien lieu, mais que le Kosovo serait représenté par le Premier ministre Avdullah Hoti. En revanche, on ignore encore si le président du Kosovo entend démissionner et se présenter à ses juges.