Le Premier ministre de la République démocratique du Congo Sylvestre Ilunga a fait part de son “indignation” au président Félix Tshisekedi, après la brève arrestation “arbitraire” samedi soir du ministre de la Justice, nouvelle crise au sein de la coalition au pouvoir.
D’ordinaire très discret, le Premier ministre est issu du même camp que l’ex-président Joseph Kabila, qui gouverne en coalition avec son successeur Félix Tshisekedi.
La majorité des 66 ministres vient du Front commun pour le Congo (FCC), le parti de M. Kabila, majoritaire au Parlement. C’est le cas du ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende, relâché après plusieurs heures d’audition au parquet.
“Les membres du gouvernement ont exprimé leur indignation pour l’humiliation subie par leur collègue”, et “condamnent cette arrestation arbitraire”, “en violation des règles élémentaires de l’Etat de droit”, selon la déclaration des services du Premier ministre datée de samedi et reçue dimanche par l’AFP.
Le Premier ministre demande au chef de l’Etat “de saisir le Conseil supérieur de la magistrature pour l’ouverture d’une action disciplinaire” envers les magistrats qui ont participé à cette arrestation.
Il lui demande aussi “de garantir le secret des délibérations du Conseil des ministres”.
L’arrestation a eu lieu au lendemain d’un incident en Conseil des ministres.
Le président Tshisekedi a été furieux d’apprendre que son garde des Sceaux avait transmis au Parlement les observations du gouvernement sur trois propositions de loi très controversées, sans consulter ni le président ni l’exécutif, selon une source ministérielle.
Une “initiative personnelle”, peut-on lire dans le compte rendu de la réunion.
Le ministre a été relâché sans charge d’après son entourage. Les raisons de son arrestation n’ont pas été formellement communiquées.