Saniniu Laizer Kurian, c’est son nom, a trouvé deux énormes tanzanite, des pierres précieuses très rares. Ce mercredi 25 juin, l’Etat lui a acheté les pierres, pour la somme de trois millions d’euros. L’histoire commence une semaine plus tôt : Saniniu Laizer a 52 ans, il est éleveur, il possède 2 000 vaches, dans le nord de ce pays de 57 millions d’habitants, grand comme une fois et demie la France. Saniniu est aussi mineur à ses heures. Comme des milliers d’autres, il tente sa chance dans la mine de Manyara.
C'est une histoire qui fait rêver : dans ce pays d'Afrique de l'Est, un éleveur, petit prospecteur à ses heures, vient d'empocher le jackpot après avoir mis la main sur deux tanzanite.
Saniniu Laizer Kurian, c’est son nom, a trouvé deux énormes tanzanite, des pierres précieuses très rares. Ce mercredi 25 juin, l’Etat lui a acheté les pierres, pour la somme de trois millions d’euros. L’histoire commence une semaine plus tôt : Saniniu Laizer a 52 ans, il est éleveur, il possède 2 000 vaches, dans le nord de ce pays de 57 millions d’habitants, grand comme une fois et demie la France. Saniniu est aussi mineur à ses heures. Comme des milliers d’autres, il tente sa chance dans la mine de Manyara.
Mi-juin, miracle : il extrait deux énormes pierres, de la taille d’un avant-bras ! L’une pèse plus de neuf kilos, l’autre plus de cinq kilos. Ce sont les plus grosses et les plus lourdes jamais découvertes. Le gouvernement tanzanien a donc décidé de les lui acheter, pour éviter que les trafiquants ou les grandes sociétés privées ne s’en emparent. Ce 24 juin, le président tanzanien John Magufuli a téléphoné à Saniniu et lui a donc fait remettre un chèque de trois millions en échange des deux pierres.
Le nom ''tanzanite'' trouvé par Tiffany
Cette pierre précieuse, la tanzanite a une histoire, une histoire révélatrice de la mondialisation. Elle est peu connue, parce qu’elle est très rare. On ne la trouve que dans cette région du nord de la Tanzanie, d’où son nom. C’est une pierre d’un bleu très profond, presque noir comme l’onyx. Mais avec des reflets violets, parfois rouges ou bleus. Elle est très prisée au sein de la haute bourgeoisie d’Afrique du Sud, et aussi en Inde et aux Etats-Unis. Le problème, c’est que jusqu’à il y a peu, elle n’a pas vraiment profité à la Tanzanie. Comme souvent en Afrique, les bénéfices du sous-sol pourtant très riche ne vont pas dans la poche des Africains. D’ailleurs, le premier à avoir découvert une tanzanite est un berger masaï en 1967, qui n’a quasiment tiré aucun profit de la pierre. Elle est passée rapidement entre les mains du grand joaillier américain Tiffany qui a choisi de l’appeler tanzanite.
Une exploitation minière reprise en main
Quant à l’exploitation de la mine principale, elle est longtemps passée de main en main, contrôlée successivement par des Sud-Africains et des Britanniques, avec beaucoup de trafic illégal. Et au bout du compte très peu d’argent dans les poches de la population tanzanienne. Il y a trois ans, le gouvernement de Dar Es Salaam (la capitale) a décidé de mettre de l’ordre là-dedans. L’affaire est désormais détenue par une entreprise mixte, publique-privée, Tanzanite One, avec des capitaux uniquement tanzaniens. Et un mur de 24 km a été érigé autour de la mine, pour mettre fin aux trafics. Cela dit, près de 30 000 petits mineurs indépendants continuent d’y travailler, dont de nombreux enfants. L’exploitation pourrait encore durer une vingtaine d’années.
Une fête, une école et un centre commercial
Quant au mineur multimillionnaire, il dit qu’il ne va rien changer à son mode de vie. Il va continuer d’élever ses vaches. Il veut quand même organiser une grande fête. Et surtout il veut faire construire une école et un centre commercial près de chez lui. Pour que toute la population alentour puisse enfin envoyer ses enfants à l’école. En Tanzanie, le taux d’alphabétisation ne s’élève qu’à 77%.