C’est une première pour le monde arabe. Ce lundi 20 juillet, à 6h58 (heure locale), les Emirats arabes unis ont lancé une fusée contenant une sonde en direction de Mars depuis le centre spatial de Tanegashima au Japon, dans le cadre de la mission « Hope » (« Al-Amal » en arabe).
C’est une première pour le monde arabe. Ce lundi 20 juillet, à 6h58 (heure locale), les Emirats arabes unis ont lancé une fusée contenant une sonde en direction de Mars depuis le centre spatial de Tanegashima au Japon, dans le cadre de la mission « Hope » (« Al-Amal » en arabe).
Cet été, deux autres missions vers Mars suivront « Hope » : la Chine enverra également une sonde le 23 juillet prochain, et les Etats-Unis lanceront une nouvelle mission le 30 juillet.
50e anniversaire de l’unification
La mission émiratie vise à établir une image complète de l’atmosphère, de la structure et de la météo de la planète rouge. Cependant, moins ambitieuse que celle de la Chine, qui accompagnera son orbiteur d’un atterrisseur et d’un petit Rover (un véhicule adapté au déplacement sur les astres), la portée de la mission « Hope » est surtout symbolique : la sonde devrait se placer en orbite au mois de février 2021 et marquerait ainsi les 50 ans de l’unification des Emirats arabes unis.
Dans une région secouée par les conflits et plombée par des difficultés économiques, le projet est aussi considéré comme un moyen d’inspirer et de former la nouvelle génération d’ingénieurs et de scientifiques, tout en lui rappelant l’apogée des avancées scientifiques du Moyen Age, comme l’explique Omran Charaf, responsable du projet de la mission :
« Les Emirats voulaient envoyer un message fort à la jeunesse arabe et lui rappeler le passé, que nous étions autrefois des générateurs de savoir. »
Sixième puissance spatiale
Le lancement est aussi l’occasion pour les Emirats arabes unis de diversifier une économie qui repose pour l’instant en grande partie sur le pétrole. Ils profitent d’un alignement de la Terre et de Mars propice pour s’insérer dans d’autres domaines aux côtés d’autres puissances et s’inscrire en tant que nouvel acteur spatial.
Jusqu’à maintenant, seuls les Etats-Unis, la Russie, l’Union européenne, la Chine et l’Inde sont parvenus à réaliser cette mission martienne. Cette nouvelle insertion fait donc des Emirats arabes unis la sixième puissance spatiale à y parvenir.
Ambitions martiennes à long terme
En septembre 2019, Hazza al-Mansouri était le premier citoyen arabe à être envoyé dans l’espace et à séjourner dans la Station spatiale internationale. Ces premières expériences s’inscrivent dans un projet plus vaste des Emirats arabes unis de construire, à terme, une colonie humaine sur Mars en 2117, projet qui nécessite en amont la création d’une cité scientifique, non loin de Dubaï, pour développer les technologies adéquates.
La mise en orbite de la sonde permettrait déjà de « fournir une première compréhension complète » des évolutions climatiques de la planète rouge, comme l’a rappelé Sarah al-Amiri, ministre des Technologies avancées des Emirats arabes unis, lors du lancement de la fusée.