Le président malien Ibrahima Boubacar Keïta a rencontré le chef de file du mouvement qui le conteste, l’imam Mahmoud Dicko, après plusieurs semaines d’agitation politique dans ce pays en outre secoué par des violences meurtrières, a annoncé dimanche la présidence.
La rencontre entre M. Keïta et Mahmoud Dicko, principale figure du mouvement dit du 5 juin, a eu lieu samedi à la “Villa des hôtes” de Bamako, la résidence officielle du chef de l’Etat, selon les images diffusées sur Twitter par la présidence.
C’est la première rencontre officielle entre les deux hommes depuis le début de ce mouvement de contestation de M. Keïta, élu en 2013 et réélu en 2018.
“On a parlé de tout ce qui concerne cette crise et du pays de façon générale. Je pense qu’avec la volonté de tout un chacun et de toutes les parties concernées, nous allons inch Allah (si Dieu le veut) trouver la solution”, a déclaré l’imam Dicko, cité par la présidence.
“Mon rôle d’imam je l’ai dit, m’oblige à être quelqu’un qui considère toujours la paix comme, étant l’essentiel, la paix dans notre pays, la sous-région et dans le monde”, a-t-il ajouté.
M. Keïta a également rencontré samedi les représentants des partis de la majorité présidentielle. Ces concertations s’inscrivent dans le cadre “de la décrispation de la situation politique”, a indiqué la présidence, en allusion à la contestation en cours.
Cette coalition hétéroclite de responsables religieux et de personnalités de la société civile comme du monde politique a fait descendre dans les rues de la capitale Bamako des dizaines de milliers de personnes à deux reprises en juin.
Les législatives de mars-avril, et la décision de la Cour constitutionnelle de repêcher une trentaine de candidats déclarés battus, dont une dizaine de la majorité présidentielle, sont considérées comme un élément déclencheur de cette mobilisation.
La coalition a indiqué mercredi ne plus faire de la démission du président Keïta un préalable à un dialogue avec le pouvoir, dans une liste d’exigences communiquées lors d’une conférence de presse.
En tête de ces demandes figurent la dissolution du Parlement et la formation d’un gouvernement de transition dont le mouvement désignerait le Premier ministre, que le président ne pourrait pas démettre.