Le vote aura été serré. Le Sénat italien a donné son accord jeudi à la levée de l'immunité de Matteo Salvini. Le chef de la Ligue doit être jugé prochainement pour séquestration de migrants. Des faits commis lorsqu'il était encore ministre de l'Intérieur. Les sénateurs ont voté à main levée à 149 voix contre 141. « Je suis fier d'avoir défendu l'Italie et je le referais », a lancé à Matteo Salvini après le vote.
Le vote aura été serré. Le Sénat italien a donné son accord jeudi à la levée de l'immunité de Matteo Salvini. Le chef de la Ligue doit être jugé prochainement pour séquestration de migrants. Des faits commis lorsqu'il était encore ministre de l'Intérieur. Les sénateurs ont voté à main levée à 149 voix contre 141. « Je suis fier d'avoir défendu l'Italie et je le referais », a lancé à Matteo Salvini après le vote.
Ce vote survient en pleine recrudescence des traversées de migrants en Méditerranée. Ils sont des centaines à débarquer chaque jour sur les côtes des îles italiennes de Lampedusa et de la Sicile, à bord de petites embarcations, ou à être secourus en mer par des navires humanitaires et des gardes-côtes. Matteo Salvini est accusé par le tribunal de Palerme, en Sicile, de séquestration de personnes pour avoir refusé en août 2019, en sa qualité de ministre de l'Intérieur, d'autoriser le débarquement de plus de 80 migrants à bord du navire humanitaire Open Arms, bloqué au large de la Sicile.
Jusqu'à 15 ans de prison
L'obstacle de l'immunité levé, Matteo Salvini encourt jusqu'à 15 années de prison dans cette affaire si la procédure judiciaire va à son terme. « Si quelqu'un pense me faire peur avec un procès à visée politique, il se trompe », avait-il lancé un peu plus tôt à la Chambre. Une commission du Sénat s'était exprimée en mai contre la levée de l'immunité dans cette affaire mais le Sénat, en plénière, l'avait déjà levée en février dans un autre dossier pour lequel il sera jugé le 3 octobre.
Dans cette procédure, il lui est reproché d'avoir bloqué en juillet 2019, durant plusieurs jours, 116 migrants à bord du Gregoretti, un navire des gardes-côtes. Et dans les deux dossiers, la Ligue avait tenté de se dédouaner en affirmant que le blocage des navires était une décision collective du gouvernement, et donc également de la responsabilité du Premier ministre Giuseppe Conte.
Un feu vert du Sénat à la levée de l'immunité aura « certainement des conséquences pour Salvini », dont la popularité s'est effritée depuis le début de la pandémie, devenue la principale préoccupation des Italiens devant l'immigration, son thème de prédilection, avance le politologue Franco Pavoncello. Un sondage de l'institut Demopolis publié cette semaine crédite la Ligue de 25,4 % des intentions de vote, en baisse de 11 points en un an, alors que le parti postfasciste Fratelli d'Italia a le vent en poupe.