Depuis plusieurs mois, des mercenaires de plusieurs nationalités affluent en Libye. Les observateurs estiment leur nombre à plusieurs milliers. Cette présence étrangère inquiète les pays voisins.
Ils seraient 17 000, selon un dernier recensement de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Le comité de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies évoque quant à lui 12 000 à 15 000 mercenaires étrangers présents en Libye. Ils combattant aux côtés du Gouvernement d'union nationale dirigé par Fayez el-Sarraj.
La majorité de ces mercenaires sont syriens, mais ils appartiennent aussi à d’autres nationalités impliquées dans le jihad en Syrie et en Irak. On trouve des Tunisiens, des Algériens, des Yéménites et des Somaliens, tout récemment introduits à Tripoli.
Plusieurs sources libyennes affirment que ces mercenaires sont dirigés par 3 000 soldats et agent de renseignement turcs, présents dans le pays pour soutenir le GNA. Ankara tient coûte que coûte à contrôler Syrte, ville stratégique et verrou du croissant pétrolier, tout comme Al Joufra. Mais les deux villes sont des lignes rouges pour l’Egypte qui menace d’intervenir.
Le pont aérien transportant armes et mercenaires d’Ankara à Tripoli est incessant. Le plus souvent, ce sont des avions civils qui sont utilisés en vue de la bataille de Syrte. Mercredi 29 juillet, pour la première fois, ces avions ont atterri sur la base militaire d’Al Witya, non loin de la Tunisie et de l’Algérie, alors qu’habituellement, ces mercenaires atterrissent à Tripoli ou à Misrata.
Alger et Tunis s’inquiètent d’une possible infiltration sur leur territoire d’éléments extrémistes venant de Syrie. Une majeure partie de ces combattants on été membre de l’organisation Etat islamique, du Front al-Nosra ou d’al-Qaïda en Syrie. Cette situation inquiète les Européens. La Libye est à seulement 200 km des frontières de l’Europe.