IBK, 75 ans, l’homme réputé à poigne, élu en 2013 et réélu en 2018 pour mettre de l’ordre, semble avoir perdu la main. Malgré quatre interventions solennelles à la télé en un mois, les manifestations se succèdent pour réclamer sa démission. Ce week-end, elles ont viré à l’émeute dans la capitale. Bilan : au moins onze civils tués par les forces de sécurité et des dizaines de blessés.
Après les sanglants affrontements du week-end, IBK a fait libérer les leaders de l’opposition arrêtés. Pas sûr que cela suffise.
Tiendra-t-il ? Selon qu’ils souhaitent ou non le départ de leur président Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, c’est la question que se posent les Maliens. Mais aussi les dirigeants des pays voisins et les Occidentaux, à commencer par Paris, pour qui une déstabilisation du pouvoir à Bamako serait une catastrophe. Aux prises depuis 2013 avec une insurrection djihadiste, le Mali est au cœur du déploiement des 5 100 soldats français au Sahel.
Les manifestations se succèdent
IBK, 75 ans, l’homme réputé à poigne, élu en 2013 et réélu en 2018 pour mettre de l’ordre, semble avoir perdu la main. Malgré quatre interventions solennelles à la télé en un mois, les manifestations se succèdent pour réclamer sa démission. Ce week-end, elles ont viré à l’émeute dans la capitale. Bilan : au moins onze civils tués par les forces de sécurité et des dizaines de blessés.
Signe de la fébrilité du pouvoir, une vingtaine de leaders de l’opposition ont été arrêtés dimanche, puis libérés lundi soir. Marque d’apaisement ou aveu de faiblesse ? Après sept ans de pouvoir, IBK est parvenu à faire l’unité, mais contre lui. Baptisé Mouvement du 5-Juin, un collectif hétéroclite d’opposants s’est agrégé autour de l’imam Mahmoud Dicko, personnalité très écoutée et autrefois… soutien d’IBK.
Multitude de mécontentements
Le mouvement canalise une multitude de mécontentements dans l’un des pays les plus pauvres du monde : contre l’incapacité à faire face à l’insurrection dans le nord, le marasme économique, le discrédit de l’État et de ses représentants accusés de corruption et de népotisme. Comme un symbole, Karim, le fils d’IBK, a dû démissionner lundi de la présidence de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée…