Le ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud, a réitéré la disposition constante de l’Algérie pour une meilleure maîtrise du flux des migrants.
Cinq Etats européens et cinq pays africains ont convenu, lundi dernier lors d'une réunion en vidéoconférence, de collaborer plus étroitement pour lutter contre le trafic des migrants dans le cadre d'une approche globale et équilibrée. Les ministres de l'Intérieur de l'Algérie, de Libye, de Mauritanie, du Maroc et de la Tunisie, en première ligne dans la gestion des migrations, ainsi que leurs homologues de France, d'Allemagne, de l'Italie, de Malte et de l'Espagne, confrontés à la crise migratoire, ont exprimé un clair engagement visant à prévenir et combattre l'immigration illégale, mais aussi à «réduire la souffrance humaine, combattre l'exploitation des personnes vulnérables et les pertes de vies en mer». L'Algérie et par la voix de son ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, a présenté son approche et sa dimension humanitaire dans le traitement du phénomène de la migration clandestine. Dans son allocution, Beldjoud a mis l'accent sur l'importance de cette rencontre «susceptible de renforcer la coopération entre les différents acteurs aux plans régional et international en matière de lutte contre les réseaux de passeurs». Il a soutenu «la recherche de solutions pratiques pour endiguer ce phénomène» tout en mettant l'accent, notamment, sur «la mise en place d'importants moyens ainsi que des ressources matérielles et humaines pour la prise en charge des migrants clandestins».
Le ministre a réitéré, à cette occasion, la disposition constante de l'Algérie et son souci de renforcer les liens de coopération avec les partenaires, pour une meilleure maîtrise du flux de ces migrants. «Il est nécessaire d'agir selon une vision équilibrée sous-tendant coopération et solidarité, en tenant compte de l'immigration clandestine et sa relation avec les facteurs de développement et de sécurité, l'objectif étant de faire face aux conséquences de ce phénomène sur les pays de la région», a expliqué Kamel Beldjoud. La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, qui a également pris part à la conférence, a affirmé que l'UE investissait de grosses sommes d'argent afin d'aider les pays d'origine à mieux contrôler et protéger leurs frontières, citant les montants de 342 millions d'euros pour le Maroc et 155 millions d'euros pour la Libye. Elle pense que le meilleur moyen de juguler l'immigration clandestine serait le recours à des agences européennes telles que Frontex (l'agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes) et Europol (agence européenne de police criminelle) pour le démantèlement des réseaux clandestins. Mais pour ce faire «l'Europe a besoin d'un partenariat solide avec les pays d'origine», a-t-elle affirmé ajoutant «nous devons améliorer la manière dont nous pouvons aider ces pays à gérer et combattre les causes originelles de la migration. Nous devons aussi trouver des moyens légaux pour l'arrivée de ces personnes en Europe».
Dans une déclaration conjointe, citée par les médias électroniques étrangers, les conférenciers ont décidé de «renforcer la coopération entre les forces de l'ordre (...) à travers des projets de formation de la police (...) et de soutien financier pour les équipements techniques».
Les mêmes sources font état d'une prochaine réunion «technique et opérationnelle», prévue après l'été pour mettre en oeuvre ces lignes directrices.