Les neuf membres de la Cour constitutionnelle du Mali ont été officiellement nommés par décret présidentiel vendredi et conformément aux recommandations de la Cedeao.
La Cour constitutionnelle est considérée comme l’un des points de discordance déclencheurs de la crise politique actuelle, après qu’elle ait invalidée fin avril une trentaine de résultats des élections législatives de mars-avril, dont une dizaine en faveur de la majorité du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Depuis cette décision, une coalition d’opposants, de chefs religieux et de membres de la société civile réclame le départ du président Keïta, au pouvoir depuis 2013. Le weekend du 10 juillet, une manifestation a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers. Pour tenter de dissiper les tensions, le chef de l’État avait en juillet annoncé une « dissolution de fait » de la Cour constitutionnelle.
La Cedeao, venue à deux reprises à Bamako pour tenter d’apaiser la situation, avait recommandé fin juillet que la trentaine de députés, dont l’élection avait été invalidée par la Cour constitutionnelle, démissionnent, et que soient nommés de nouveaux juges à la Cour.
Nouvelle manifestation
Mais début août, les députés concernés -parmi lesquels le président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, qui a nommé vendredi trois des neuf membres de la nouvelle Cour constitutionnelle- ont refusé de démissionner.
Les membres de la nouvelle Cour doivent prêter serment lundi. Le Mouvement dit du 5 juin, étendard de la contestation au pouvoir malien qui continue de réclamer la démission du président IBK, a annoncé vendredi qu’une nouvelle manifestation serait organisée mardi à Bamako « et dans les capitales régionales », selon Choguel Maïga, président du comité stratégique du M5.
Le M5 a également annoncé vendredi avoir déposé une plainte après les troubles du 10-11-12 juillet à Bamako, durant lesquels au moins 11 personnes selon les autorités ont été tuées, 14 selon l’ONU, 23 selon le M5.
Le procureur de la République en charge, Mamoudou Kassogue, a indiqué mercredi qu’une information judiciaire avait été ouverte contre X, sur instruction des autorités, « pour fait de meurtre, coups de blessures aggravés et coups mortels » concernant ces troubles.