Le gouvernement de la Guinée équatoriale a remis vendredi sa démission au président Teodoro Obiang Nguema, dans un contexte de crise économique accentuée par la crise sanitaire. Le chef de l’Etat évoque même dans ce cadre une possible insolvabilité du pays.
Le gouvernement de la Guinée équatoriale a remis vendredi 14 août sa démission au président Teodoro Obiang Nguema, lors d'un conseil des ministres extraordinaire, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
Le président a déploré « que le gouvernement sortant n'ait pas rempli ses fonctions ou atteint les objectifs programmés », selon ce communiqué. « Le gouvernement se voit obligé de prendre des mesures de rigueur pour compenser une possible insolvabilité », a précisé le président. Le Premier ministre du gouvernement démissionnaire, Pascual Obama Asué, a pour sa part affirmé que « la confiance du chef de l'Etat mérite des sacrifices ».
En février 2018, le président avait dissout le gouvernement avant de reconduire à leur poste le Premier ministre et les trois vice-Premiers ministres. Pascal Obama Asué est Premier ministre depuis juin 2016. Le nouveau gouvernement devrait être annoncé dans les prochains jours par le président Obiang Nguema.
Dépendance au pétrole
Cette démission intervient dans un contexte de crise économique accentuée par la crise sanitaire. La pandémie de Covid-19 n’a fait qu’empirer la situation économique de la Guinée équatoriale, qui était déjà en récession depuis quelques années. La pandémie a provoqué l’effondrement des cours de l’or noir ce qui affecte fortement les finances de ce petit pays d’Afrique centrale très dépendante de la manne pétrolière. Le pétrole et le gaz représentent en effet plus de 90% des recettes à l’exportation.
Malgré un sous-sol très riche en hydrocarbures, la majorité de la population guinéenne reste pauvre. La Guinée n’a pas diversifié son économie ces dernières années quand les cours du brut étaient plus élevés, ce qui la rend vulnérable face aux crises.
Pour l’aider à redresser son économie le FMI a octroyé au pays une prêt de 283 million de dollars en décembre dernier. Une aide critiquée par les ONG internationales comme Oxfam et Amnesty international. Elles estiment que ce prêt de l’institution financière doit être conditionné à des résultats concrets du pouvoir guinéen dans la lutte contre la corruption et la pauvreté.