C’est devant la Cour d’appel de Bamako que le général Amadou Sanogo doit comparaitre ce jeudi. Et il ne sera pas seul dans le box des accusés. Une dizaine d’autres militaires sont également attendus à la barre.
Tous sont poursuivis pour ''enlèvement et assassinat, complicité d’enlèvement et d’assassinat'' de 21 bérets rouges en 2012.
Maître Cheick Oumar Konaré, un des avocats des prévenus se dit optimiste au moment où doit reprendre ce procès. '' Nous abordons ce procès avec confiance et optimisme, nous allons à un procès et nous pensons que nous aurons satisfaction, que le procès va se terminer en notre faveur'', estime l'avocat.
Rappel des faits
Petit rappel des faits : le 30 avril 2012, des bérets rouges, proches du président Amadou Toumani Touré, tentent de le réinstaller au pouvoir après que celui-ci a été victime d’un coup d’Etat mené par Amadou Sanogo.
L’opération se solde par un échec. 21 soldats et officiers du 33e Régiment des commandos parachutistes sont enlevés puis assassinés. Leurs corps seront retrouvés en 2013, dans une fosse commune.
Arrêtés en 2013, Amadou Sanogo et ses co-inculpés bénéficient cependant depuis janvier 2020, d’une liberté provisoire. Une décision qui fait craindre aux défenseurs des droits de l’homme que la vérité ne soit jamais connue.
Procès joué d'avance
Une crainte renforcée après un accord d'indemnisation conclu l'an dernier entre les accusés et les parties civiles. pour Maître Mahamar Mohamed El Moctar, président de la Coalition malienne des défenseurs des droits humains, cet arrangement ne doit pas être un frein à la manifestation de la vérité. ''Si les deux parties pensent que l'arrangement est mutuellement avantageux, nous n'avons pas à interférer mais nous pensons que tout ce qui est crime et délit doit être puni avec la rigueur qui sied'', dit le défenseur des droits de l'homme.
Pour Maître Cheick Oumar Konaré, avocat des accusés, cet arrangement permet surtout de dépassionner le procès.
''Quand les parties civiles sont déjà indemnisées ça fait perdre surtout au procès sa charge passionnelle mais cela n'empêche pas l'éclatement de la vérité'', explique maître Konaré.
Parmi les accusés, figurent notamment l’adjudant-chef Fousseyni Diarra dit Fouss ou encore Tiemoko Adama Diarra et Mamadou Koné. Mais aussi le général Yamoussa Camara, ministre de la Défense, et Ibrahima Dahirou Dembélé, chef d’Etat-major au moment des faits.
Auteur: Georges Ibrahim Tounkara