En Libye, la classe politique est divisée sur les circonstances de ce qui est arrivé, dimanche 21 février, au ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, l’homme fort de l’ouest libyen. Le ministre de l’Intérieur affirme que c’est une « tentative d’assassinat bien préparée et que ce n’est pas un hasard » alors que plusieurs responsables à Tripoli affirment que c’est les différends entre milices opposées qui mènent à ces troubles. La présumée tentative d’assassinat du ministre fait craindre une reprise des violences en plein effort de transition politique.
En Libye, il y a plus de 29 millions d’armes en circulation, et le pays est également miné par le poids des milices et des luttes d’influence. Ce genre d’incident arrive fréquemment. D’autres intimidations musclées avaient aussi visé le Premier ministre, Fayez Sarraj, et certains responsables politiques. Ce qui démontre à quel point la situation sécuritaire demeure fragile et met sous les feux des projecteurs l’influence toute-puissante des milices dans l’ouest libyen.
Danger
Le nouveau pouvoir d’Abdelhamid Dbeiba, élu le 5 février, regarde avec attention les mouvements des milices. L’incident touchant le ministre de l’Intérieur démontre le danger auquel le nouvel exécutif pourrait être confronté, surtout s’il essaie de contenir l’influence des milices. Dans ce contexte l’avenir du processus politique pourrait bien être menacé.
Absence d'un État structuré
Ces forces, qu’aucun accord politique n’a réussi à dissoudre depuis dix ans, profitent toujours de l’absence d’un État structuré. Les milices sont responsables d’une grande partie du chaos libyen elle mettent tout en œuvre pour défendent leurs intérêts et s'assurer qu'ils ne seront pas exclus. Abdelhamid Dbeiba, le nouveau Premier ministre, devrait annoncer sa formation gouvernementale, d’ici la fin de la semaine.