Deux citoyens français ont été arrêtés, le soir du mardi 20 juillet à Antananarivo, accusés d’avoir planifié l’assassinat de « hautes personnalités politiques », dont le président de la République, Andry Rajoelina (photo).
Depuis début juillet, rien ne va plus à Madagascar où se multiplient les tentatives d’assassinat contre de hauts dirigeants politiques.
Deux citoyens français ont été arrêtés, le soir du mardi 20 juillet à Antananarivo, accusés d’avoir planifié l’assassinat de « hautes personnalités politiques », dont le président de la République, Andry Rajoelina (photo).
« Plusieurs ressortissants étrangers et malgaches ont été interpellés, mardi, dans le cadre d’une enquête pour atteinte à la sûreté de l’Etat », a déclaré la procureure générale près la cour d’appel de la capitale malgache, lors d’un point de presse, mercredi soir. Ajoutant que les enquêteurs détiendraient des preuves matérielles de ces accusations, sans plus de détails sur les noms des accusés ni sur les faits.
Pour l’agence de presse malgache Taratra, les deux individus inculpés seraient Paul Rafanoharana et Philippe Marc François, anciens saint-cyriens tous les deux, et associés en affaires.
Le premier est un ancien instructeur commando parachutiste, récemment cité parmi les potentiels futurs Premiers ministres, en cas de remaniement. Le second, interpellé à l’aéroport d’Ivato, selon une source anonyme de RFI, est un colonel à la retraite ayant dirigé un régiment militaire français au Tchad. Il était jusqu’à son arrestation à la tête d’un fonds d’investissement.
Début juillet, une tentative d’assassinat du secrétaire d’Etat à la gendarmerie auprès du ministère de la Défense, le général Richard Ravalomanana, a été déjouée par les forces de sécurité.
Porté une première fois à la tête de la Grande Ile, après la révolution orange de 2009 qu’il a dirigée, « Andry le TGV », ancien DJ et maire d’Antananarivo, est revenu au pouvoir en 2018, à la faveur d’une élection présidentielle marquée par un taux d’abstention de 52 % au second tour. Dans un tel contexte de désillusion politique, les rumeurs de coup d’Etat, couplées aux effets socio-économiques dévastateurs du covid-19, ainsi que la crise alimentaire dans le sud, n’augurent pas d’une fin de mandat paisible pour Andry Rajoelina.
Stéphane Alidjinou