Un député du parti au pouvoir prend tout le monde de court. Alors que la classe politique congolaise a les yeux rivés sur la prochaine loi électorale devant régir les prochaines élections, Steve Mbikayi, ancien opposant ayant basculé dans le camp de Joseph Kabila puis celui de Felix Tshisekedi, a proposé vendredi à l’Assemblée une révision de la Constitution. Vingt députés soutiennent déjà la proposition.
Une démarche, selon son auteur, qui n’a pour le moment pas le soutien de l’Union sacrée, la coalition au pouvoir.
« Nous sommes très sûrs qu’en 2024, nous allons entrer dans la quatrième République en RDC ». Steve Mbikayi explique d’abord que l’actuelle Constitution, adoptée en 2006 pour mettre fin à la deuxième guerre du Congo, a été rédigée à l’université de Liège. Il s’agit, selon lui, d’une réplique de la Constitution française loin des réalités africaines.
Le député souhaite le changement vers un régime présidentiel et un passage de la durée du mandat de 5 à 7 ans.
« Parce que les élections coûtent très cher, si on passe à sept ans, on pourra minimiser le coût des élections. Mais aussi, cinq ans ne nous paraissent pas suffisants pour pouvoir entamer un programme et l’achever. Chez nous en Afrique, les régimes sont toujours présidentiels, même si sur le papier, c’est semi-présidentiel. Il y a aussi des collègues qui veulent qu’on débatte de la problématique du fédéralisme. Toutes les questions sont sur la table. »
Une autre proposition vise la reconnaissance de la double nationalité. D’autres préconisent la suppression des institutions budgétivores, qui selon lui n’ont pas d’impact. « Comme le Sénat, Conseil économique et social, la Commission nationale des droits humains, comme le CSAC [Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication]. Il y en a beaucoup comme ça qui font double emploi et qui nous bouffent environ 200 millions USD chaque année. C’est trop. »
Steve Mbikayi propose que cette révision soit soumise au référendum le jour même des prochaines élections générales censées se tenir en 2023.